Gwenhaël Pasquiers Architecte des systèmes d’information

Lorsqu’on interroge Gwenhaël Pasquiers, 40 ans, sur la nature de son métier, il aime utiliser l’image d’une usine. « Penser l’architecture d’un système d’information (SI) équivaut à organiser de manière optimale une chaîne de production », décrit-il. Plusieurs questions doivent alors trouver réponse. « Qui fait quoi ? À quel moment ? Comment sont réparties les tâches ? Sur un seul poste ou plusieurs ? Plusieurs usines s’échangent-elles des produits ? » 

De même, l’architecte SI assure la transmission et le traitement d’un message comme l’usine, un flux de produits et de matière. « Ma mission consiste à répondre à un besoin par des choix sur les logiciels qu’on va soit réutiliser, configurer ou développer nous-mêmes. » Imaginons un logiciel informatique comme étant une construction en briques, chaque brique peut être fabriquée spécifiquement ou réutilisée depuis une construction antérieure. Le choix nécessite une double compétence, technique et linguistique, chaque brique étant créée à partir de lignes de code et la documentation en anglais.

Un travail d’équipe

Entré au sein du site lannionnais Devoteam (devenu depuis Ericsson) en 2005, Gwenhaël Pasquiers travaille actuellement sur la refonte d’un logiciel de facturation. Un projet sur lequel il travaille depuis le premier confinement en 2020. Un travail d’équipe, puisque la conception et le développement logiciels mobilisent une cinquantaine de collaborateurs, de manière ponctuelle. Gwenhaël Pasquiers assure la partie très technique de l’architecture : « Plusieurs architectes logiciels peuvent être mobilisés à cette étape, pour s’assurer que nos solutions fonctionnent. C’est ma première casquette sur le projet. Une fois que cette architecture a été décidée, je participe au développement, souvent sur les points les plus critiques. Je travaille en étroite collaboration avec les “DevOps”, les développeurs opérationnels, chargés de superviser et d’automatiser les tâches de construction : test, déploiement, gestion des serveurs. »

La passion du code

Pour Gwenhaël Pasquiers, il n’est pas de code sans passion. En télétravail deux jours par semaine, il avoue d’ailleurs oublier parfois la notion de temps. « C’est assez satisfaisant de réussir à débloquer des situations, de bien avancer, mais plus à n’importe quel prix ! » Il s’astreint donc à des journées de travail cadencées, de 9 h à 18 h environ. Des journées, qui, de l’extérieur, semblent toutes se ressembler. « Derrière mon écran, on peut croire que je fais toujours la même chose, comme l’écrivain à son bureau. » 

Pourtant deux lignes de codes sont rarement identiques. Et les stagiaires et alternant·es qu’il encadre peuvent le confirmer. « J’aime bien transmettre », confie-t-il encore, lui qui déplore « des métiers trop masculins dans notre secteur ». Il appelle à promouvoir les filières scientifiques et techniques auprès des filles, dès le collège.