Mélanie Roulet Cheffe de projet énergies marines renouvelables

portrait de Mélanie Roulet, Cheffe de projet énergies marines renouvelables

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© France énergies marines

Bac +5 Salariée

Mélanie Roulet est cheffe de projet énergies marines renouvelables dans un institut de recherche dédié à l’éolien en mer. Après un parcours universitaire très orienté vers le secteur spatial, elle a opéré un virage à 180 degrés.

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Mélanie Roulet est cheffe de projet énergies marines renouvelables à l’institut de recherche France Énergies Marines à Brest (29). Elle travaille sur les éoliennes flottantes, en clair, des éoliennes qui reposent sur une structure flottante reliée aux fonds marins par des lignes d’ancrage.  « L'avantage de l'éolien flottant, c'est qu’on va plus loin des côtes, là où le vent est constant et plus fort. Et ça permet de mieux gérer l'espace maritime pour que tout le monde ait sa place », explique-t-elle.  « Je suis spécialisée sur un composant qu’on appelle le câble dynamique. Son but est de transporter l’énergie produite en mer. L’idée, c’est de comprendre comment il va s'user et de mettre des capteurs en place pour bien suivre son fonctionnement et prédire des pannes », dit-elle.

Je voulais mettre mes compétences au service d'un sujet qui a une utilité immédiate.

L’éolien flottant est une technologie en devenir : « Pour l’instant, en France, il n’y a que des éoliennes posées à l’exception de quelques prototypes flottants », explique-t-elle. Des projets commerciaux sont cependant en cours, notamment en Bretagne. « L'éolien flottant concerne la grande majorité des pays qui veulent installer de l'éolien en mer. Jusqu’à 60 m de fond, on va installer de l’éolien posé. Au-delà, on va installer de l’éolien flottant.  En Méditerranée, par exemple, il faudra forcément aller vers de l’éolien flottant », raconte-elle. 

Comment fonctionne l’éolien en mer  ? 

 

Une industrie à échelle mondiale

Il y a très peu d’entreprises capables de fabriquer les câbles dynamiques sur lesquels Mélanie travaille - 5 à 10 dans le monde. Et étant donné les enjeux colossaux autour des technologies liées aux énergies renouvelables, la fabrication de cet objet est entourée de beaucoup de confidentialité. Pour autant, les acteurs nationaux se rassemblent pour répondre aux défis technologiques que posent les éoliennes flottantes.  

« Nous collaborons avec beaucoup de gens d’autres structures. Nos interlocuteurs sont issus du monde académique et industriel. Lorsqu’un besoin se fait sentir, on monte un projet tous ensemble pour pouvoir résoudre un problème. Ça passe par des regroupements d'informations, des simulations sur ordinateur et des tests en laboratoire ou en mer, selon les besoins », dit-elle.  

Parc éolien de Saint-Brieuc (22)
Parc éolien de Saint-Brieuc (22) © Iberdrola

 

Des études tournés… vers le secteur spatial

Mélanie n’envisageait pas de travailler dans les EMR à l’origine. « Au lycée, j'étais très intéressée par le domaine spatial ». En école d’ingénieur, elle multiplie les stages dans ce domaine ainsi qu’en aéronautique et va même jusqu’à Milan pour suivre des cours dédiés au sujet grâce au programme Erasmus. « Pour mon stage de fin d’études, j’ai étudié la fabrication de miroirs en impression 3D pour les télescopes spatiaux au Laboratoire d'astrophysique à Marseille. J’ai continué à travailler sur ce sujet lors de ma thèse », raconte-t-elle.

Elle finit sa thèse en 2020, au moment où le Covid paralyse la France et où les entreprises gèlent les embauches.  « Après sa thèse, on se demande souvent ce qu'on va faire. J'aimais la fabrication d’instruments pour pouvoir observer des choses. Et puis, j'avais déjà pas mal bougé, je ne voulais pas faire un post-doctorat à l’étranger comme c’est conseillé [NDLR : le contrat post-doctoral prend la forme d’un CDD de 6 mois à 3 ans] », explique-t-elle.

Après une longue réflexion, elle s’oriente vers le secteur des énergies marines : « Je voulais mettre mes compétences au service d'un sujet qui a une utilité immédiate. Le spatial n’est pas sans intérêt mais ça m’apparaissait moins urgent que les problèmes environnementaux et énergétiques ». 

L’éolien en mer, une filière d’avenir

L’éolien en mer a un potentiel de développement est immense : d’ici 2050, l’objectif est d’avoir 50 parcs en service contre 4 aujourd’hui ! Un « Pacte pour l’éolien en mer » a été signé en 2022 entre le gouvernement et la filière nationale de l’éolien en mer. Les professionnels du secteur s’engagent à atteindre fait appel à 20 000 emplois sur le territoire d’ici 2035, soit près de 12 000 créations de postes supplémentaires. 

Parcours

Le parcours de Mélanie

  • En 2012, Mélanie obtient un bac scientifique au lycée Évariste Galois de Sartrouville.
  • Elle entre en classe préparatoire Physique-chimie-sciences de l’ingénieur (PSCI) au lycée Jacques Decour de Paris.  
  • En 2014, Mélanie intègre une école d’ingénieur, l’Institut supérieur de mécanique de Paris (ISAE-Supméca) de Saint-Ouen.  
  • Entre 2017 et 2020, elle réalise une thèse portant sur les miroirs spatiaux au Laboratoire d’astrophysique de Marseille.
  • En 2022, elle intègre France Énergies Marines comme cheffe de projet énergies marines renouvelables.
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