Antoine Anger Conseiller en énergie partagé

Capteurs électroniques et équipements de mesure à la main, ordinateur en bandoulière pour relever des données, Antoine Anger fait régulièrement le tour des bâtiments des communes du Pays de Fougères (35) pour analyser les consommations énergétiques. « On fait un état des lieux de tel ou tel bâtiment, à la demande des élus, explique Antoine Anger. On doit repérer les causes de surconsommation d'énergie et d'inconfort thermique afin de proposer un plan d'action ». Au cours de différentes réunions, ce plan d'action est mis sur pied avec la commune pour engager des actions d'économies d'énergie (sensibilisation des usagers, travaux d'isolation...).

Créé au milieu des années 90 par l'Ademe (Agence de la transition énergétique), le conseil en énergie partagé apporte aux collectivités locales des compétences techniques de proximité pour permettre la maîtrise de leurs dépenses énergétiques. Début 2024, 66 conseillers et conseillères proposaient ce service sur plus de 60% des communes de moins de 15 000 habitant·es en Bretagne. Missionnée par la Région Bretagne et l'Ademe, l'association Breizh Alec anime le réseau des conseillers en énergie partagé en Bretagne.

Des activités multitâches

Antoine Anger accompagne les communes dans tout le processus de rénovation ou de construction d'un bâtiment, depuis les études préalables jusqu'à la réception des travaux, en passant par la rédaction de dossiers administratifs ou de demandes de subventions.

« Je suis amené à monter des dossiers financiers et réaliser un travail administratif avec une compétence technique, ajoute-t-il. Il y a aussi beaucoup de réunions avec les élus, les agents des différents services, les équipes de maîtrise d'œuvre, pour suivre les projets de A à Z ». Outre ses capacités techniques, le ou la conseillère doit faire preuve de polyvalence et acquérir des savoirs transversaux : administratif, technique et financier.

Une sensibilité écologique

Les nombreuses réunions et les opérations de sensibilisation aux économies d'énergie conviennent aux personnes qui aiment le contact humain et que les kilomètres n'effraient pas. « Il faut bien sûr être sensibilisé aux enjeux environnementaux, précise le jeune conseiller. Et savoir s'armer de patience : les projets publics, ça ne se fait pas du jour au lendemain ! »

S'il n'y a pas de formation initiale dédiée à ce métier, les conseillers sont formés sur le terrain auprès de leurs collègues. Ils évoluent au sein d'un réseau offrant retours d'expériences et formations spécifiques permettant leur montée en compétences. Des jeunes sont accueilli·es en stage ou en alternance chaque année, pour découvrir ce métier qui participe concrètement à la transition écologique.