Gildas Houssais Déconstructeur en bâtiment

« On casse tout, mais intelligemment », s'amuse Gildas Houssais, 35 ans, casque de protection sur la tête et harnais de sécurité attaché au corps. Sous la charpente ancienne de l'Hôtel d'Artillerie à Rennes (35), il a fixé une « ligne de vie » qui lui permet de s'attacher avec un mousqueton pour travailler sans risque de chute. Pour ce chantier titanesque dans un bâtiment historique, pas question de tout casser n'importe comment. L'édifice occupe les lieux depuis le XVIIe siècle et présente un intérêt patrimonial évident. « Le travail dans les bâtiments anciens est très intéressant, on découvre les différentes couches de l'Histoire », poursuit-il.

Un plan de déconstruction précis et minutieux

Avec ses coéquipiers, il a déjà dégagé toute une partie des combles, qui servaient de dortoirs aux militaires. Des tonnes de gravats et de bois sont enlevés, triés et envoyés au recyclage. « Tout se fait en accord avec les bâtiments de France qui sont très attentifs au bâti ancien, ajoute-t-il. Nous avons des modes opératoires très précis pour ne pas casser des éléments importants. »

En suivant un plan de démolition précis, avec de nombreuses consignes à respecter pour ne pas endommager les structures, Gildas et ses collègues font place nette. Au fur et à mesure des coups de masse, ils découvrent des cheminées anciennes cachées derrière de vieilles cloisons ou même des graffitis des années 50 dans une ancienne cuisine.

Un travail physique mais jamais ennuyeux

Après des années à enchaîner les petits boulots, Gildas Houssais a fait deux ans d'intérim comme déconstructeur avant d'être embauché par TNS BTP. Il a été recruté sur ses compétences après avoir fait ses preuves sur les chantiers. « Ce qui est bien avec ce métier, assure-t-il, c'est qu'on ne s'ennuie jamais. On fait de tout, il n'y a pas de routine. » Sur un bâtiment historique un jour, à curer prudemment le plancher en bois, ou sur une pelleteuse le lendemain à faire table rase d'une maison, les missions sont variées.

Les équipes peuvent être amenées également à faire du sciage pour faire des ouvertures dans le béton (portes, fenêtres...) et du carottage, des trous pour préparer au passage des gaines et des fourreaux. « Il faut aimer le travail physique, ajoute-t-il. Même si on travaille avec des engins qui enlèvent la pénibilité, ça reste physique. » Les déconstructeurs sont amenés à travailler en intérieur et en extérieur dans des chantiers souvent poussiéreux. « Il y a beaucoup d'équipements de sécurité, on porte des masques, et nous, on ne touche jamais à l'amiante », déclare-t-il.

Si le métier ne demande pas de diplôme particulier, il faut avoir l'esprit d'équipe et de la méthode pour s'intégrer au sein d'équipes de chantier qui travaillent en parallèle. Le déconstructeur peut évoluer au fil de sa carrière vers d'autres métiers du gros œuvre et du BTP et être amené à encadrer des équipes.