Serwan Cravic Expert IA et données

SQL, RDF, LLM : ces acronymes ne vous disent peut-être rien mais vous utilisez très probablement ces outils sans vous en rendre compte sur internet. Ils font partie du quotidien de Serwan Cravic, co-fondateur et expert données & IA chez Conjecto (Rennes).  

Cette entreprise est spécialisée « dans la vie de la donnée », comprendre son acquisition, extraction, nettoyage, etc.  « Évidemment, dans tous ces traitements, il y a notamment de l'IA qui existe depuis l'origine de l'informatique. Cela peut être de l'IA « traditionnelle » ou générative qui fait le buzz depuis quelques années », raconte Serwan (voir encadré). « L’idée, c’est de traduire un besoin en outil informatique et donc de répondre au mieux à ce que font concrètement les gens tous les jours dans leur travail ». 

Conjecto travaille par exemple avec la Direction générale des entreprises (DGE) pour compiler les données touristiques de plus de 40 bases différentes, soit plusieurs millions de données (patrimoines culturels, activités de loisirs, hébergements, etc.), et ainsi permettre à chacun de bénéficier d'informations facilement accessibles, mises à jour et fiables.

 L’idée, c’est de traduire un besoin en outil informatique

Des missions multiples

Compte-tenu de la taille de la structure – une dizaine de personnes - les missions de Serwann sont multiples : « Je m'occupe des bases de données RDF ainsi que de mettre en place des tests et de mettre en production des produits de recherche et d'innovation pour nos clients. Indirectement, je m'occupe aussi un peu de la maintenance des serveurs. »

Il a également un travail de veille à mener qui est essentiel. « Je m'occupe de lire les papiers de recherche chez Conjecto. Il y a des révolutions tous les six mois dans la gestion de données. Il faut pouvoir suivre ce qui se passe, changer de manière de faire régulièrement », explique-t-il. 

Un fonctionnement collectif

Le fonctionnement chez Conjecto est collectif : la structure utilise notamment la « programmation en binôme », une méthode de travail avec laquelle deux développeurs travaillent ensemble sur un même poste de travail.  

Serwan utilise également la méthode “agile”. « On décrit d’abord le besoin dans les grandes lignes avant de développer des petites briques. Puis on intègre le client à des points réguliers. Et quand je dis réguliers, c'est toutes les semaines. Pour lui dire où on en est sur les petites briques qui ont été développées et voir si on continue dans la même direction ou si on change d’orientation », raconte-t-il. 

Une passion précoce

La passion pour l’informatique a été très précoce chez Serwan. « J'ai eu la chance d'apprendre à écrire en même temps que taper sur un clavier à une époque où les ordinateurs étaient très peu fréquents dans les foyers », explique-t-il.

Après un bac scientifique, il se dirige naturellement vers un cursus en informatique – en licence puis en master où il se spécialise dans un type d’IA, la logique floue. « Contrairement à la logique booléenne qui se base sur des choses qui sont vraies ou fausses, la logique floue se base sur des choses qui sont vraies à 80 %, à 60 %, etc. Et ça amène des choses extrêmement intéressantes, qui sont très utilisées dans l’industrie », raconte-t-il.

En parallèle de ses études, il utilise ses compétences en informatique pour travailler. « Comme beaucoup d'étudiants, j'avais besoin d’argent pour me nourrir et me loger. J'ai pu travailler dans un cabinet qui s'appelait Guitton Conseil et qui m'a notamment permis d'accompagner des entreprises à s'équiper en informatique », raconte-t-il. 

Création d’une première entreprise

Malgré une formation dans le domaine de l'informatique, il débute sa carrière professionnelle dans un tout autre secteur. « J'ai eu l'opportunité de travailler avec une association qui couvrait des événements avec des dessinateurs de presse comme Cabu, Plantu ou Willem », explique-t-il.

Cette opportunité en amène une autre puisqu’il créera ensuite une agence de communication avec un de ses cousins à Chambéry (Savoie), Asprocom. A partir de 2012, il se lance dans l'aventure Conjecto d'abord à temps partiel puis à temps plein. Une affaire qui marche : en une dizaine d’années, l’entreprise s’est développée et compte aujourd’hui une dizaine de personnes.