Thibault Marzin Ingénieur en maîtrise des énergies

Participer à la transition énergétique du secteur maritime et naval, telle est la mission que s’est fixée Thibault Marzin, 34 ans. À la tête de la société Manifeste qu’il gère en solo depuis sa création en 2023, il tente de « répondre aux défis de la transition énergétique maritime », et il y consacre toute son énergie professionnelle.
En quête de sens, il a successivement quitté Naval Group, qu’il avait intégré en 2010 en tant qu’alternant, puis H2X Ecosystems, spécialisée dans l’hydrogène renouvelable. De ces expériences est né le projet Manifeste, un mot aux nombreuses significations mûrement choisi par l’ingénieur diplômé de Polytech Nantes. « Un manifeste, c’est une prise de position. Le nom vient principalement de là. C’est aussi un synonyme d’évident. Cela faisait sens de créer ma structure sous ce nom, à ce moment de mon parcours. Et cela revêt le côté revendicateur de vouloir faire bouger un peu les lignes. »

Électrification des quais

Son bureau d’études indépendant accompagne les armateurs navals et les entreprises de la filière maritime dans la transition énergétique. « Je travaille notamment avec les ports de commerce maritimes. Je les accompagne dans le défi de l’alimentation électrique des navires à quai, par exemple. Il faut savoir que les navires à quai doivent garder leurs moteurs diesel allumés pour fournir l’électricité nécessaire à l’équipage à bord. À Brest, chaque année, on enregistre une trentaine d’escales commerciales de navires de croisière et une centaine pour les porte-conteneurs, soit autant de journées à quai voire davantage, sans compter les navires en réparation pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois », constate-t-il.

La facture énergétique et écologique est colossale. « Si le transport maritime était un pays, ce serait le premier pays émetteur de gaz à effet de serre en Europe. Il se classerait parmi les dix pays les plus émetteurs au monde », d‘après les chiffres de l’Organisation maritime internationale (OMI). D’où l’urgence environnementale de trouver des solutions.

Études et conseil

Depuis un an,  Thibault partage son temps entre son bureau d’études, les zones industrialo-portuaires et les salles de réunions où il rencontre les parties prenantes d’un projet : actionnaires, direction des infrastructures, partenaires énergétiques (Enedis, RTE…).
Les journées s’enchaînent sans pour autant se ressembler. « Je n’ai jamais réalisé deux études similaires. » Il délivre également ses conseils aux armateurs : « Mon expérience passée auprès d’architectes navals est ici précieuse, nous parlons un langage commun. » Ses activités de conseil visent également les pêcheurs engagés dans la décarbonation de leur activité, mais aussi des startups œuvrant dans le domaine de l’énergie. « J’y consacre deux à trois jours par mois, donner un coup de pouce à ces structures fait aussi partie du projet. » De quoi manifestement donner du sens à son activité.