Jean-Philippe Prodhomme Ingénieur smartgrid
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© Jérôme Sevrette
Optimiser l’utilisation de l’électricité en utilisant des réseaux intelligents : c’est une des missions de Jean-Philippe Prodhomme, responsable d’une équipe qui travaille sur les smart grids (en français, réseaux intelligents) chez Enedis à Rennes (35).
Dans la salle d’exposition du réseau d’entreprises et de collectivités Smile (EDF, GRDF, Enedis, etc.), on trouve une grande maquette qui représente Saint-Nicolas-des-Glénans. Ce territoire breton est devenu la première île alimentée à 100% en énergies renouvelables de France.
« Il s’agit d’ un micro-réseau électrique en auto-consommation. On y trouve une éolienne, des panneaux solaires, des batteries de stockage et un automate », explique Jean-Philippe, ingénieur et responsable d’un pôle qui travaille notamment autour des smart grids sur le site d’Enedis à Rennes (35). Le but de son équipe est de mettre en place des projets innovants pour accélérer la transition écologique.
Optimiser les réseaux électriques
Quand on pense à la transition énergétique, on a en tête les éoliennes et les panneaux solaires mais pas forcément les réseaux qui acheminent l’énergie. « Smart grid, ça veut dire réseau intelligent. Il s’agit de trouver des solutions pour optimiser le réseau : placer des capteurs pour mesurer l’état du réseau et voir les éventuels défauts, automatiser au maximum les procédures. Il faut être précis étant donné la taille du réseau. » Celui d’Enedis fait 1,5 millions de km, soit 35 fois le tour de la terre ! « Vous imaginez si, à chaque incident, on devait faire toute la ligne avec nos petits véhicules bleus, ça prendrait une éternité ! »
S’il n’est pas forcément facile de s’imaginer ce qui est « smart » et ce qui ne l’est pas, un objet smart que la plupart des français connaissent, c’est Linky, le compteur intelligent.
De multiples interlocuteurs
Jean-Philippe est amené à collaborer avec de nombreuses structures pour mener ses projets, à commencer par les collectivités. « Une de nos missions, c'est d'accompagner les territoires dans la transition énergétique. On va aller voir les mairies et les syndicats d’énergie pour comprendre leurs besoins et les accompagner. Si nous exploitons et réalisons la maintenance du réseau, les propriétaires restent les collectivités. »
Si les études sont réalisées en interne, les travaux en tant que tels sont confié s à des prestataires extérieurs. « Nous suivons ensuite la réalisation pour s'assurer que tout fonctionne bien », explique Jean-Philippe.
Participer à la transition écologique
Jean-Philippe est passionné par le monde de l’énergie mais ce n’est pas sa seule motivation. « Quand je suis sorti d’école, en 2009, c’était le début de la transition énergétique. Aujourd’hui, on accompagne concrètement les citoyens et les industriels vers la décarbonation. »
Avec le Pacte vert, l’Union européenne s’est ainsi donné pour objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
« On connait le point d’arrivée mais on ne sait pas encore comment on va y arriver. Il y a notamment des innovations à mettre en place en termes de coordination européenne ou dans l'accompagnement des territoires et ça c'est captivant. »
Un monde qui évolue vite
Le monde de l’énergie évolue vite, ce qui pourrait avoir une influence sur le métier de Jean-Philippe demain. « La mobilité électrique est en train d'exploser partout. Les projections donnent 17 à 18 millions de véhicules électriques dans dix ans. Actuellement, on en est à un peu moins de 2 millions. Il va falloir s'adapter à ça », dit-il. « On n'est pas non plus à l'abri d’une révolution technologique . Si cela se produit, il faudra voir où et comment cela va être produit, comment on transporte l’énergie, etc. »
Aujourd’hui, on accompagne concrètement les citoyens et les industriels vers la décarbonation
Des qualités techniques et humaines
Pour pouvoir travailler dans l’univers des smart grids, « il faut savoir travailler en mode projet, c'est à dire gérer un planning, des humains et des budgets. Cela nécessite aussi un minimum d'appétence pour la technique et une bonne capacité de communication. »
Avec son diplôme d’ingénieur et les forts enjeux autour de l’énergie, Jean Philippe n’a pas à craindre le manque d’opportunités professionnelles . Le fait de travailler pour une grande entreprise de service public lui offre stabilité et perspectives d’évolution. « Pour reprendre la métaphore de la tempête, s'il y a une bourrasque, l’entreprise ne bouge pas ! »
Le parcours de Jean-Philippe
- En 2007, Jean-Philippe intègre une classe prépa scientifique à Caen (14). Il entre ensuite à CentraleSupélec à Rennes (35), une école d’ingénieurs
- En 2009-2010, il prépare un double diplôme à l’université royale polytechnique de Stockholm. Cela signifie qu’il a l’équivalent d’un diplôme d’ingénieur en France et un autre en Suède.
- Entre 2010 et 2012, il est chargé d’affaires pour Vinci énergies aux Mans (72).
- De 2012 à 2018, il travaille comme chargé de projet pour le Réseau de transport d’électricité (RTE) à Marcq-en-Barœul (59).
- De 2018 à 2020, il travaille comme project leader pour Coreso, un centre de coordination qui a pour actionnaires les gestionnaires de réseaux de transport d’Europe de l’ouest, à Bruxelles. De 2020 à 2023, il travaille comme project manager pour Luminus, producteur d’électricité et fournisseur d’énergie, toujours à Bruxelles.
- En juin 2023, il intègre Enedis comme chef du pôle smartgrid, mobilité électrique et IA à Rennes (35).
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