Agathe Le Gourières Orthoprothésiste

Ce mardi après-midi, Agathe Le Gourières, 30 ans, s'affaire dans son atelier, qui ressemble à celui de Geppetto, le sculpteur de marionnettes et père de Pinocchio. « C'est ici que je vais concevoir et assembler des prothèses en résine ou fibre de carbone pour nos patients », explique-t-elle. C'est aussi ici que ces mêmes patient·es, le plus souvent amputé·es de membres inférieurs, viennent faire un moulage ou des essayages sur leur moignon – a minima une fois par semaine - jusqu’à ce que la prothèse leur convienne. « Ici, on voit toujours son patient au moins une fois par an, poursuit Agathe. Nous travaillons sur ordonnance de médecin, souvent spécialisé en rééducation ou généraliste. »

Créativité et lien social

Chez Algo, elle travaille donc plus particulièrement la prothèse. « Celle-ci ne doit pas être confondue avec l’orthèse qui comme un corset, supplée un problème musculaire ou osseux, qui ne se voit pas forcément. La prothèse, c'est, à l'inverse, un dispositif artificiel destiné à remplacer un membre », explique-t-elle.

« Dans mon métier, il faut être très manuel, créatif, avoir une réelle appétence pour le lien social, aimer se sentir utile aux autres et être à l’écoute », souligne-t-elle. Issue d'une famille de kinés, Agathe voulait d’abord être sage-femme. Mais après un bac scientifique et une première année de médecine à l'Université de Bretagne occidentale (UBO), elle s'est réorientée grâce à Cap’Avenir et au programme dédié de la faculté qui lui a permis de faire son tout premier stage dans un atelier de prothèses. « On me l'avait dit avant : quand un métier est vraiment fait pour toi, tu le sais tout de suite. Là, ça a été le coup de foudre immédiat. »

Reprise d’entreprise

Aujourd’hui, après plusieurs années d’expérience au sein de l’entreprise finistérienne Algo, Agathe est en passe de reprendre cette PME avec un ami de sa promotion. « Un rêve devenu réalité » pour la jeune femme, véritablement passionnée par son métier. « On travaille régulièrement avec les équipes médicales de nos patients, des médecins, des centres de rééducation et de réadaptation fonctionnelle comme ceux de Concarneau, Lorient ou Roscoff. Nous intervenons également à domicile... et surtout, on crée un lien fort avec eux, qui est très essentiel pour eux, comme pour nous. »

L'objectif pour l’orthoprothésiste, consiste à redonner le plus d’autonomie possible aux personnes. « La prothèse doit leur permettre de retrouver leur mobilité, dans la mesure du possible, et les accompagner dans de nouvelles pratiques du quotidien. » La preuve ? Certain·es de ses patient·es pratiquent aujourd’hui le vélo ou le kayak !