Anna, Clara et Tifenn, trois filles à la conquête des sciences

« Je peux témoigner que l’éducation, pouvoir apprendre, c’est une chance. Il faut oser les sciences, ce sont vraiment des possibilités d’épanouissement », affirme Françoise Conan aux élèves ayant participé au concours « Les filles et la science, à la conquête de l’espace et du temps ». Cette enseignante-chercheuse en chimie à l’université de Bretagne occidentale de Brest est également présidente de l’association Femmes et sciences et marraine de cette remise de prix, organisée le 18 juin au planétarium de Pleumeur-Bodou. En participant au concours, les élèves ont pu réfléchir à la place des femmes dans les sciences à travers l’étude de figures historiques ou de scientifiques contemporaines.

Un thème d’actualité puisque la ministre de l’Education a dévoilé le plan « Filles et maths » début mai. Au programme : création de classes maths et sciences en 4^e et 3^e, rencontres avec des femmes travaillant dans des domaines scientifiques de la 3^e à la terminale, temps de sensibilisation et de formation pour les enseignant·es… Le plan vise à augmenter le nombre de jeunes filles choisissant la spécialité « Mathématiques » au lycée et intégrant une classe prépa scientifique. 

Anna, Clara et Tifenn sont en classe de 2^de au lycée Jules Lesven de Brest. Elles ont participé au concours et témoignent sur leur rapport aux sciences.

« Les maths, ça va, mais la physique, j'ai plus de difficultés. L'histoire-géographie, tu apprends et tu ressors alors que là c'est des calculs, il faut aussi comprendre comment ça marche, la méthode… C'est plus dur. Pour le concours, on a fait des recherches. C'est bien de montrer qu'il y aussi des femmes qui ont participé à des recherches scientifiques et ne pas montrer que les hommes. Des fois, on mettait juste le nom du mari et pas celui de la femme. Jeanne Barret a dû se déguiser en homme pour participer à une expédition sur un bateau. C'est un peu choquant. Ça a changé mais il y a toujours des inégalités entre les hommes et les femmes. »

Clara veut devenir professeure de sport ou professeur des écoles. Elle a choisi comme spécialités en 1^re « Education physique, pratiques et cultures sportives », « Sciences de la vie et de la Terre » et « Sciences économiques et sociales ».

" Avec le concours, on a appris des choses sur les sciences et sur les femmes qui ont fait des sciences. Je ne pense pas que les garçons soient plus forts dans les matières scientifiques. Ça dépend des personnes. En petits groupes, nous les filles, on aurait plus envie de parler alors que quand il y a des garçons, on se renferme un peu. Moi, j'ai des facilités en maths, j'ai l'impression que je comprends vite, surtout cette année. Ça me plait, les calculs, les droites, la géométrie, un peu tout... En physique, j'aime bien quand on fait des travaux pratiques, mais quand on est en contrôle et qu'il faut écrire, là, ça ne va pas."

Tifenn a choisi comme spécialités en 1^re « Education physique, pratiques et cultures sportives », « Mathématiques » et « Sciences économiques et sociales ».

« Moi je n’aime pas trop les matières scientifiques à part la SVT. Les maths, ce sont les équations, certaines formules à apprendre sont difficiles. En SVT, j'aime tout ce qui concerne la nutrition, et aussi les expériences. J'aime les travaux pratiques. Certaines filles dans ma classe se débrouillent vraiment bien et c'est super. Ce serait bien qu'il y ait plus de femmes scientifiques et qu'on travaille plus sur ce sujet en classe parce que c'est important. Avoir des femmes qui viennent témoigner en classe, ce serait intéressant pour nous, on prendrait un peu exemple sur elles. »

Anna a choisi comme spécialités en 1^re « Education physique, pratiques et cultures sportives », « Sciences de la vie et de la Terre » et « Sciences économiques et sociales ». Après le bac, elle veut continuer en filière STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives).

Le site de l’association Egalité par Education : https://www.egalitepareducation.org/