Environnement : les formations font leur transition

Environnement : les formations font leur transition

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Environnement : les formations font leur transition

A l’écoute de la société et du monde professionnel qui évoluent, les formations changent. Transports, restauration, industrie, aujourd’hui, tous les secteurs sont concernés par la transition écologique. Former les professionnel·les de demain impose d’anticiper les changements dans le monde du travail et de faire évoluer les enseignements. Des formateurs et formatrices témoignent.

Des élèves en formation au lycée Jean-Moulin de Saint-Brieuc.
Des élèves en formation au lycée Jean-Moulin de Saint-Brieuc. © L'oeil de Paco
Zoom sur les travaux publics

« L’écologie est de plus en plus présente dans nos métiers, donc dans nos formations. Nos enseignements sont faits en partenariat avec la profession donc forcément, on retrouve les mêmes problématiques et les mêmes sujets importants. L’environnement en fait partie. On essaie de sensibiliser les jeunes sur ce sujet. Le matériel évolue, on s'adapte forcément. On parle d'hybridation des machines, d’électrique, de machines qui consomment moins. En termes de gestion de chantier, on parle de revalorisation des matériaux, retraitement, recyclage. Ça, c'est un élément important.

Le génie écologique, c'est une nouvelle spécialité dans nos métiers
Formation travaux publics © Région Bretagne

On parle aussi de l'impact environnemental sur les milieux sensibles. Aujourd'hui, on essaye d'éviter d'avoir cette image d'entreprises qui cassent et polluent. On développe des activités nouvelles comme le génie écologique, c'est une nouvelle spécialité dans nos métiers. Dès qu’on fait un projet dans une zone, il peut y avoir un cours d'eau à remettre en état, des espèces protégées à remettre dans des conditions normales, des zones humides à préserver, à recréer, à modifier.
Avant, on ne se posait pas la question. Aujourd'hui, c'est un vrai sujet. Dès qu'on fait une 4 voies, un chantier dans une zone industrielle, on se pose ces questions et on est en mesure d’y répondre techniquement. On acculture les élèves sur plusieurs domaines, en fonction des spécialités qu'ils ont choisies : la conduite d'engins, les travaux de terrassement, etc. On est au début du parcours, mais ça va continuer et s’accélérer dans les années à venir. »

Charly Hommette, responsable de la formation continue et adjoint pédagogique au CFA Travaux publics Bretagne à Ploërmel.

Du nouveau dans la mode

« Nos projets ont beaucoup évolué notamment au niveau du textile et du recyclage. On est en train de travailler sur des sacs écologiques réutilisables. Le tissu a été réalisé en polyester fait à partir de bouteilles d'eau en plastique. Les élèves ont utilisé cette matière pour faire des sacs à bouteilles, des sacs à bocaux, qui peuvent être réutilisés à l’infini. Un aspect qu'on ne voyait pas il y a quelques années, c'est au niveau du produit. À partir du moment où on commence à travailler sur la conception d'un produit, on se demande : que va devenir mon produit plus tard ? Est-ce qu'on va pouvoir le réparer ? Est-ce qu'il y a des parties à retirer pour le recycler ?

Les élèves ont complètement changé d'état d'esprit
 

Les élèves ont complètement changé d'état d'esprit au niveau de l'écologie, on voit qu'ils s'y intéressent beaucoup plus. Ils arrivent en classe, ils ont déjà leurs idées, ils demandent à s'investir. Le référentiel a évolué et les projets ont totalement changé. On voit tout de suite l'impact écologique dans notre projet. Il y encore 5 ou 6 ans, on n'y pensait pas. Un autre changement, c’est le fait de transformer des vêtements. Avant on utilisait, on jetait. Là, les élèves vont rechercher dans les armoires des vêtements et les transforment. »

 

Christelle Capitaine, professeur de commerce et de mode au lycée Jean-Moulin à Saint-Brieuc en bac pro Métiers de la mode – vêtements.

Vers les transports de demain

« Forcément, on est touché par ça. L'idée, c'est d’évoluer sur des simulateurs pour pouvoir les utiliser au maximum et éviter de faire sortir les véhicules qui peuvent polluer, et aussi de passer sur des véhicules qui sont plus propres. On a un projet de renouvellement de toute notre flotte pour avoir des véhicules qui roulent au gaz naturel, à l'hydrogène ou à l’électrique. La manière de conduire, ça reste grosso modo la même. Ce qui va vraiment changer, c'est l'impact sur l’environnement. Les véhicules polluent forcément moins par rapport à un véhicule gazole.

éviter de faire rouler des véhicules qui polluent
 

Tous les centres sont équipés au moins d'un simulateur qu'on utilise régulièrement, surtout en début de formation, pour permettre aux stagiaires d'apprendre à s'installer au poste de conduite, de comprendre un peu les gabarits des nouveaux véhicules, parce que c'est quand même plus grand qu’une voiture.
On développe aussi l’éco-conduite dans les différentes formations. On apprend aux stagiaires à bien utiliser le véhicule pour polluer le moins possible. Idéalement sur un véhicule lourd, il faut anticiper au maximum pour faire en sorte que le véhicule soit le moins possible à l’arrêt. C’est quelque chose qui est vraiment demandé par tous les acteurs. »

Simone Basso, directeur du centre de formation AFTRAL à Ploufragan.

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