Yohan Quéré Conseiller en insertion sociale et professionnelle

« C’est quoi, le rôle d’un conseiller en insertion sociale et professionnelle ? » Yohan Quéré, la trentaine, sourit à la question. « Mon rôle, c’est d’accompagner le bénéficiaire dans son intérêt, sans jugement ou discrimination. L’aider à construire son projet professionnel en l’orientant vers une formation ou un emploi, l’accompagner dans ses démarches administratives ou encore lever les freins à la mobilité », répond-il.
Une mission impossible à mener sans des qualités humaines comme « l’empathie ou l’écoute active », souligne le conseiller en insertion à la Mission locale du Pays de Cornouaille, à Quimper.

« J’avais la fibre »

Avant d’être embauché en 2021, Yohan était plâtrier-plaquiste et ouvrier dans l’industrie. Un bilan de compétences en 2019, « parce que je ne trouvais pas de sens à mon travail », lui ouvre les yeux : le costume de conseiller en insertion sociale et professionnelle est taillé pour lui. Une demi-surprise. « J’étais co-responsable d’une association d’accueil de réfugiés. Dans mon ancienne entreprise, j’avais monté un projet d’intégration pour les étrangers. J’avais la fibre... J’ai donc fait une formation professionnelle à Brest. »

Yohan s’occupe de 120 à 140 jeunes aux profils très différents. Certains sont auto-nomes, d’autres en grandes difficultés sociales. Pas de journée type, chaque dossier est différent. Pendant ses horaires, de 8h30 à 17h30, une large place est accordée aux entretiens avec les bénéficiaires. Le reste est dédié aux tâches administratives. 

Savoir mettre de la distance

Bien sûr, le quotidien n’est pas toujours rose et le ton monte parfois en rendez-vous. Au conseiller en insertion sociale et professionnelle de faire preuve de diplomatie. « Nous ne sommes pas là pour faire à leur place. On va regarder ensemble, chercher ensemble et, si besoin, faire ensemble. »
Attention : si un lien se crée indubitablement entre le conseiller et son bénéficiaire, « des jeunes viennent nous donner des nouvelles ! », il est nécessaire de savoir mettre de la distance, de compartimenter vie professionnelle et vie privée. « Il arrive qu’il n’y ait pas de solution immédiate dans un dossier. Il faut être capable de se dire qu’on a fait le maximum, que ça marchera peut-être à l’avenir, même si c’est frustrant. »

Un travail en lien avec les professionnels

La plupart du temps à son bureau, « même s’il m’arrive d’accompagner des jeunes dans des visites d’entreprises ou d’établissements et service d'aide par le travail (ESAT) », Yohan travaille en lien avec d’autres professionnel·les pour aider ses bénéficiaires à entrevoir un avenir meilleur : les centres communaux et départementaux d’action sociale, les organismes de formation, France Travail et, bien sûr, les entreprises.
« Il faut être en veille informationnelle tout le temps, observe Yohan. Connaître son territoire, savoir qui recrute, les projets à venir, etc. Sinon, comment proposer des solutions au public ? »