François Dupont Cyclo-logisticien

Cyclo-logisticien. C’est ainsi que se définit François Dupont, 31 ans. « Cela nous permet de nous démarquer des coursiers ou des livreurs de repas à vélo. Comme nous réalisons la livraison de colis, sur des tournées prédéfinies, le métier s’apparente à celui du chauffeur-livreur, mais à vélo. » 

François Dupont est aussi le cogérant de Toutenvelo Rennes, qu’il a intégrée en 2019, après avoir lui-même été chauffeur-livreur. « J’ai trouvé de quoi répondre à mes préoccupations environnementales », à commencer par la réduction du bilan carbone d’une entreprise de livraison et « satisfaire mon intérêt pour le monde de l’entreprise coopérative ».

Au sein de Toutenvelo, l’équipe, mixte, est formée de dix collaborateurs, dont neuf associé·es. « Nous intégrons depuis plusieurs années des profils féminins dans notre équipe pour lutter contre les préjugés du milieu logistique qui se veut très masculin, indique François Dupont. Nous tenons une réunion hebdomadaire pour échanger sur notre activité. Nous veillons aussi à déjeuner quotidiennement ensemble pour assurer la cohésion de notre équipe. »

8 000 à 10 000 km par an

La journée de François Dupont commence vers 8 h par le tri des colis, précédemment livrés dans les locaux de l’entreprise. À partir de 9 h débutent les premières tournées, principalement auprès de professionnel·les. Ces livrai-sons occupent la majeure partie de la matinée, tandis que celles aux particu-liers sont plutôt effectuées l’après-midi. Une part de l’activité de l’entreprise lui est confiée par les collectivités territoriales. Il s’agit de la collecte d’encom-brants. « On en récolte à peu près une tonne par jour. Cela va du petit meuble au canapé, en passant par l’électroménager, la grosse armoire normande ou les matelas », détaille-t-il. Les mêmes objets dont un particulier pourra commander le déplacement d’un logement à un autre, pour un déménagement. « Au total, dans le cadre de nos activités, chacun de nous parcourt de 8 000 à 10 000 km par an. »

Flotte diversifiée

VTT, biporteur équipé d’une caisse avant ou d’une remorque arrière, possiblement frigorifique… la flotte est diversifiée. Le vélo électrique utilisé dépend de la charge emportée, jusqu’à 300 kg. « Certains convois étonnent les passants ! », sourit François Dupont, lui qui n’était pas un cycliste chevronné avant d’intégrer Toutenvelo Rennes, mais qui cultive depuis le goût des vacances à bicyclette. « Nul besoin d’être un athlète pour devenir cyclo-logisticien. Si le métier devient physiquement éprouvant, c’est que les tournées sont mal conçues et doivent être repensées. » 

Tous les salarié·es ont été formé·es en interne, via une formation de trois semaines assurée par l’entreprise elle-même. Au programme, maniement des vélos, connaissance des rues de Rennes, apprentissage des process de livraison. Ou comment bien se mettre en selle.