Denis Policier

« Je terminais tout juste de déjeuner ! », s’excuse Denis, 52 ans, en froissant l’emballage de son sandwich dans son bureau du commissariat de Morlaix. La pendule indique 13h40.  Le policier a la possibilité d’opter entre le service de jour ou de nuit. « La nuit, il y a plus d’actions, des histoires sur fond de drogue et d’alcool, des accidents. La journée, c’est plutôt des conflits de voisinage, des contrôles de circulation, des missions de maintien de l’ordre. Il nous arrive de côtoyer la mort, avec les victimes d’accident par exemple », résume Denis. Lors de ces « sorties », le policier en uniforme emporte son équipement : arme à feu, gilet pare-balles, paire de menottes, matraque télescopique voire gazeuse lacrymogène. Il ne part pas seul mais avec ses collègues.

Trouver la meilleure solution à l’instant T

« Nous gérons de l’humain. Il faut savoir arrondir les angles, sensibiliser et ne pas systématiquement verbaliser. Trouver la meilleure solution à l’instant T. On ne va pas résoudre en 5-10 minutes des problèmes existant depuis longtemps. » Etre au service de la population nécessite aussi une bonne connaissance des lois, toujours en évolution.

Faire confiance à ses collègues

Le quotidien du policier ne se résume pas à arpenter les rues. L’administratif, avec son langage aride et technique, occupe une large place dans le quotidien d’un commissariat. Après un placement en garde-à-vue, au retour d’une intervention mouvementée ou ne serait-ce que pour recevoir une plainte. « On s’y fait, balaie Denis, mais ce n’est pas à prendre à la légère : un vice de procédure est vite arrivé et peut vous annuler un dossier. » 

Denis exerce au commissariat de Morlaix depuis 2011. D’abord affecté à police secours, il a effectué des tâches en tant qu’officier de police judiciaire, telles que le recueil des plaintes de victimes et le suivi des enquêtes.

Actuellement au service du soutien opérationnel, il prend en charge de nombreuses questions pratiques liées à l’achat de matériel et à la gestion immobilière des bâtiments du commissariat. Il participe aussi au recrutement et à la mise en place du soutien psychologique auprès de ses collègues.

L’agent doit savoir faire confiance à ses coéquipiers à qui il peut potentiellement confier sa vie sur le terrain, « chacun apporte sa pierre à l’édifice. » Le policier morlaisien n’en fait pas de mystère : la violence sociétale et le sentiment anti-flic vont croissant. « Ce n’est pas l’individu qui porte l’uniforme qui est visé personnellement, mais ce qu’il représente, c’est-à-dire l’Etat. » 

Des missions multiples

Parfois, le policier peut avoir la chance d’être mobilisé sur des missions au cœur de l’actualité. Denis peut se vanter d’avoir participé « au G8 de Deauville, au G20 à Cannes, ou à des dîners d’Etat au Château de Versailles. »
A noter que par le jeu des formations, un policier peut orienter sa carrière loin du terrain. Dans une salle de commandement, par exemple, pour guider par radio ses collègues en intervention. « Les deux aspects du métier offrent autant d’adrénaline », assure Denis. Lui-même a endossé le rôle d’opérateur radio pendant six ans.