Julie Quintard Responsable engagement et développement durable

Le rendez-vous est fixé avec Julie Quintard dans la zone industrielle Sud-Est de Rennes, à Chantepie (35), au siège du groupe Sipa Ouest-France. Ce jour-là, elle a fait venir, dans le hall d’accueil, deux associations et Rennes Métropole pour développer le covoiturage parmi les salarié·es du groupe et d’autres entreprises de la zone industrielle.

Depuis trois ans, Julie, 36 ans, est responsable engagement et développement durable au sein du groupe qui édite le journal Ouest-France, plusieurs quotidiens et hebdomadaires de presse écrite et trois sites internet d’information. « Cette mission s’inscrit dans une démarche à long terme. Le groupe, gouverné par une association loi 1901, doit continuer à innover, à rester économiquement viable, tout en faisant attention à son impact écologique », confie Julie.

Travail étroit avec une centaine d’experts métiers

Des actions très concrètes en RSE ont donc déjà vu le jour. Pour bien analyser les spécificités et les méthodes des nombreux métiers du groupe qui emploie 4 000 personnes, la jeune femme travaille étroitement avec une centaine de collaborateurs et collaboratrice, appelés « experts métiers ». 

« J’apprécie énormément de les rencontrer. Etre extérieure à leur activité fait que je pose un regard neuf, et que je perçois rapidement là où des améliorations sont possibles. Nous nous réunissons pour analyser les axes d’amélioration et les plans d’actions à mettre en place. Je pilote et coordonne mais ce sont eux qui sont à la manœuvre au quotidien. Par exemple, concernant la biodiversité, sur notre siège de 14 hectares, nous avons décidé de mettre en place de l’écopâturage, de laisser quelques zones d’herbes en friche, d’espacer les tontes, de ne pas tailler les haies d’avril à octobre… ». 

Il s’agit, pour son entreprise, d’intégrer volontairement des préoccupations sociales et environnementales à ses activités. « Ne serait-ce que la mise en lumière croissante du changement climatique et des solutions à y apporter dans les colonnes des titres de presse de notre groupe », souligne Julie. 

Une charte pour un journalisme à la hauteur de l’enjeu écologique a vu le jour en février 2022. Dans la continuité, un outil interactif a été créé pour permettre aux lecteurs et lectrices de découvrir comment les températures ont changé dans leur commune depuis leur naissance.

Le groupe doit rester économiquement viable, tout en faisant attention à son impact écologique

Bientôt, des bobines de papier arriveront en train

L’acheminement et l’utilisation du papier est un gros sujet. « Le transport du papier représente une partie conséquente de notre bilan carbone [1], observe Julie Quintard. Chaque nuit, notre groupe effectue quatre fois et demi le tour de la terre, soit 168 000 km ! Actuellement, nous expérimentons la récupération des journaux lus auprès de nos abonnés. Ce papier est ensuite recyclé en ouate de cellulose pour servir d’isolant écologique dans des habitations. Nous sommes aussi en train d’étudier comment améliorer l’acheminement de nos bobines de papier : nous réfléchissons à les faire venir en train plutôt que par camion ».

La partie sociétale du poste de Julie n’est pas en reste. « On travaille sur l’inclusion des personnes en situation de handicap, sur la parentalité, ou encore l’accès des femmes aux postes à responsabilités. » Un rôle qui la conduit souvent à faire le grand écart entre de nombreux sujets !

[1] Bilan carbone : calcul des émissions de CO2. Dans cet exemple-ci, pour un transport en train, par comparaison avec un transport en camion.