Souffleur/euse de verre

  • Synonyme : cristallier/èrecristallièrecristallier
    souffleur/euse de verre à la cannesouffleuse de verre à la cannesouffleur de verre à la canne

    verrier/èreverrièreverrier

    verrier/ère à la mainverrière à la mainverrier à la main
  • Niveau CAP, BEP salarié ; artisan

À partir de pâte de verre en fusion, le souffleur de verre donne naissance aux objets les plus somptueux (verres, vases...). Son secret : une main en or et une canne en acier, le tout dans un environnement extrêmement chaud.

Verre qui se forme autour d'une perche
Souffleur de verre © Clément Philippe - Unsplash
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Le métier en détail

Former par le souffle

La technique de base du souffleur reste inchangée depuis des siècles : recueillir la pâte de verre en fusion à l'extrémité d'une canne creuse dans laquelle on souffle. Objectif ? Lui donner une forme. Suivant son expérience, le souffleur occupe un poste correspondant à l'une des différentes étapes de la fabrication.

Au contact de la chaleur

1300 °C : c'est à cette température que la silice (sable avec du quartz) arrive à son point de fusion et se transforme en verre. Dans une chaleur permanente et intense, le souffleur de verre se munit d'une canne d'acier creuse (d'environ 1,40 m) pour saisir la pâte de verre (la paraison). La boule ainsi dégagée est plus ou moins grosse en fonction du modèle à réaliser (boule de Noël, luminaire, coupe de champagne, carafe...).

Répétition et rapidité

Après avoir ôté toute impureté à la paraison, le souffleur la fait rouler pour répartir son épaisseur, puis il commence le soufflage. Ce geste sûr et rapide, effectué à plusieurs reprises, est exécuté librement " à main levée " ou guidé dans un moule, où le souffleur dépose la longue boule rougeoyante. Pour façonner la pièce, le verrier étire cette " cueille " à l'aide de pinces.

Au coin du four

Le souffleur de verre utilise essentiellement des procédés manuels ou partiellement mécanisés. Il travaille toujours dans l'atelier où se trouvent également les fours. Une certaine résistance et une insensibilité à la chaleur sont nécessaires pour travailler le verre en fusion, d'autant que les fours de réchauffe ou l'arche de recuisson sont en activité permanente.

Un métier physique

Grâce à l'envoi d'un jet d'air comprimé pour développer la paraison, le physique est aujourd'hui un peu moins sollicité. Néanmoins, le port de charges lourdes, la manipulation de la canne et la rapidité d'exécution exigent une bonne condition physique. Le souffleur professionnel possède des équipements de protection (gants, lunettes...).

Surtout dans l'est de la France

La plupart des souffleurs sont salariés dans les grandes cristalleries de l'est de la France comme Baccarat, Bayel, Daum, Lalique ou Saint-Louis. La verrerie industrielle se situe en Haute-Normandie, Picardie, Rhône-Alpes et Nord-Pas-de-Calais. Certains souffleurs peuvent être employés dans des ateliers artisanaux fabriquant de la verrerie de table ou d'ornementation. Enfin, quelques-uns choisissent de travailler à leur compte. Les artisans sont assez nombreux dans les villes touristiques.

Dextérité et rapidité

Pas question de traiter du verre cristal comme du verre Pyrex. Le souffleur de verre connaît les produits verriers et leurs propriétés. Il doit être capable de dextérité alliée à une exécution rapide, car le verre en fusion se fige en moins de 2 minutes.

L'art au bout des doigts

Élégance des lignes, harmonie des couleurs, créations originales ou réalisation de commandes, jeu de transparences... pour magnifier le verre ou le cristal, le souffleur de verre, adroit et rapide, a le sens des formes, des couleurs et des volumes. Une sensibilité artistique marquée constitue un atout, ainsi qu'une bonne maîtrise du dessin. Il faut entre 5 et 15 ans pour acquérir la maîtrise totale du geste.

La technique et le physique

La manipulation de la matière en fusion nécessite de supporter la chaleur et de maîtriser parfaitement les consignes de sécurité. Incollable sur les techniques d'usinage et de travail du verre, le souffleur de verre sait utiliser et régler des machines-outils (tour à verre, tronçonneuse...). Minutieux, il est capable de lire un dessin industriel et possède des notions de physique et de chimie.

Deux diplômes délivrent la qualification de souffleur de verre : le CAP (certificat d'aptitude professionnelle) et le BMA (brevet des métiers d'art).

Après la 3e , il est possible de préparer un CAP. À l'issue du CAP, on peut se spécialiser avec un BMA, préparé en 2 ans. Il est également possible de suivre un DN MADE (diplôme national des métiers d'art et du design) avec une spécialité verre.

Niveau CAP

CAP arts du verre et du cristal

Niveau bac

BMA souffleur de verre

Niveau bac + 3

DN MADE mentions matériaux ou objet avec une spécialité verre.

Salaire

Salaire du débutant

À partir du Smic.

Intégrer le marché du travail

Peu de places

Les grandes cristalleries de l'est de la France n'offrent pas plus d'une dizaine d'emplois par an. Certaines sont même en difficulté et réduisent leurs effectifs. Quant aux entreprises artisanales, elles emploient moins de 200 souffleurs de verre sur tout le territoire.

L'alchimie des talents

Dans les cristalleries, le souffleur de verre travaille au sein d'une équipe où chacun maîtrise une technique permettant d'atteindre l'excellence : souffleur, chef de place, verrier, tailleur, graveur, décorateur interviennent successivement dans la réalisation de l'objet. Cette activité nécessite également des contacts avec d'autres professionnels : les clients, mais aussi des designers, des conservateurs de musée...

Évoluer ou s'installer

Dans les grandes entreprises, après 5 à 15 ans de pratique, un verrier peut occuper un emploi hautement qualifié : celui de chef de place (pour confectionner les parties les plus délicates des objets).

Avec de l'expérience et une solide formation à la gestion d'entreprise, certains souffleurs s'installent à leur compte.

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