Handicap : des lycéen·nes témoignent
Handicap : des lycéen·nes témoignent
Passer du collège au lycée est une étape importante, qui peut être stressante pour chaque élève. D’autant plus quand on est en situation de handicap et que l’on bénéficie d’aménagements particuliers. Comment se passe le changement du collège au lycée ? Les aménagements sont-ils maintenus ? Des élèves bretonnes nous livrent leurs expériences et leurs conseils pour les collégiens et collégiennes.
Agathe et Zélie sont en première générale au lycée Bréquigny à Rennes. Elles sont toutes les deux sourdes et scolarisées dans le même établissement depuis l’école primaire.
« On a choisi le lycée Bréquigny parce qu’il propose des options artistiques comme théâtre, arts plastiques, danse, musique et cinéma-audiovisuel, et aussi parce qu’il y a de l’aide. On savait qu’il y avait des intervenants de Kerveïza (NDLR : service médico-social d’accueil et d’accompagnement des enfants et jeunes en situation de handicap) et certains professeurs connaissent la surdité.
On a un professeur spécialisé qui vient 1 h par semaine pour reprendre les cours avec nous pour qu’on soit à l’aise dans le travail. Il vient également en cours de mathématiques pour nous aider si on n’a pas bien compris et pour traduire en langue des signes. On a aussi deux heures de langue des signes française par semaine, des tiers temps pour les évaluations, donc plus de temps pour les contrôles…
Au collège, c'était différent. On avait une prof de français juste pour les élèves sourds et également une prof d'anglais. Mais certains sourds allaient en cours de français avec les entendants, accompagnés par un intervenant, ça dépendait des personnes. Au lycée, on est en totale autonomie.
Pour les collégiens, il ne faut pas stresser, ça va bien se passer. Et puis ils se feront des amis. Après, ça change d’environnement. S’ils viennent à Bréquigny, ça va être plus grand, ça prend un peu de temps pour s’adapter, ça peut être un peu compliqué… La première semaine, on commence à faire connaissance et après on prend ses marques. Pour nous, ça s’est plutôt bien passé. »
Amélie, en 2e année de CAP Equipier polyvalent du commerce au lycée professionnel Jean Guéhenno de Vannes, bénéficie du soutien de l’ULIS pour des troubles des fonctions cognitives depuis le début de sa scolarité. Ils peuvent entraîner de la fatigue, une lenteur et des difficultés d’apprentissage.
« Ce qui me plaît au lycée, c’est d’être intégrée dans une classe classique, d'aider mes camarades ULIS et non ULIS parfois, de faire des actions commerciales comme la vente de madeleines ou de chocolats. L’an dernier, on a fait un voyage en Espagne, une semaine du lundi au vendredi, avec des bacs pros hôtellerie restauration. Les Français devaient faire des plats français pour les Espagnols et les Espagnols ont fait des plats espagnols pour nous. C’était super ! J’ai plusieurs semaines de stage en entreprise aussi sur les deux années de CAP.
Je suis surtout en classe de CAP et je suis en dispositif ULIS le jeudi et le vendredi une heure sur les heures de permanence. Pendant ce temps, on travaille avec notre prof sur ce qu’on n’a pas compris en cours ou elle nous donne du travail. On prépare aussi les contrôles et les évaluations et je révise. J’ai des aménagements de temps pour les évaluations et une AESH qui s’occupe de plusieurs élèves dans la classe.
Au lycée, on change d’établissement et on ne connait pas beaucoup de monde... On ne connait pas les professeurs non plus… C’est stressant au début. Maintenant je me suis fait ma place. J'ai obtenu des bonnes notes à mes trois trimestres et je connais du monde. L’an dernier, je faisais du basket à l’UNSS entre 12h et 13h30… Cette année, je fais du basket, du futsal et de la musculation. »
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