Handicap : des lycéen·nes témoignent

Handicap : des lycéen·nes témoignent

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Handicap : des lycéen·nes témoignent

Passer du collège au lycée est une étape importante, qui peut être stressante pour chaque élève. D’autant plus quand on est en situation de handicap et que l’on bénéficie d’aménagements particuliers. Comment se passe le changement du collège au lycée ? Les aménagements sont-ils maintenus ? Des élèves bretonnes nous livrent leurs expériences et leurs conseils pour les collégiens et collégiennes.

 

Lucien au CDI de son lycée.
Lucien au CDI de son lycée. © Région Bretagne
« Je peux toujours demander un coup de main si besoin. »

Lucien est en terminale générale au lycée Beaumont de Redon. Il est atteint d’infirmité motrice cérébrale et se déplace en fauteuil roulant. Scolarisé dans une classe ordinaire, il bénéficie de l’aide d’une AESH  14 heures par semaine.

« Le passage du collège au lycée a été très compliqué puisqu'il a fallu que je me réadapte à un établissement tout entier, que je revois ma façon de réviser, voir comment je fonctionnais… Et puis, il fallait que je m'adapte aussi à tous les bâtiments. Ce n’était pas facile mais à vrai dire, j'étais plutôt content parce que je commençais à en avoir marre du collège.
On avait fait une visite du lycée avec mon père et j'ai vu que c'était très grand. Ça m’a fait un peu bizarre. Je conseillerais aux collégiens dans ma situation de bien voir spatialement comment l’établissement est fait et de toujours avoir une solution sous la main s'il y a un ascenseur qui ne fonctionne pas, parce que ça arrivera toujours...
Au niveau des horaires d’ AESH, au début, j'ai eu les mêmes qu'au collège, c’est-à-dire 24 h en seconde. En 1re, j’ai eu 10 h de moins, donc 14 h. J'ai donc revu toute ma façon de m'organiser. J'ai dû prendre moi-même certains cours… J'ai un PC parce que prendre un crayon et écrire, c'est trop compliqué. Et puis avec la synthèse vocale, c'est super simple de prendre des notes. Ça me permet de rester concentré sur ce que j'écoute et de ne pas diviser ma concentration en deux, entre la feuille et ce que raconte la prof. Sinon mon AESH prend beaucoup de mes cours parce que moi je ne peux pas du tout écrire, c’est trop fatigant pour moi sur une journée entière. En aménagement, j'ai un tiers temps et un tiers tâches. Donc je peux avoir soit du temps en plus, soit des exercices en moins pour les évaluations.
Aujourd’hui, ça fait deux ans que je suis au lycée. Je suis à l'aise, je connais pas mal de monde. S’il y a un ascenseur qui bloque, je sais par où passer... Je peux toujours demander un coup de main si besoin. Ce qui me plaît au lycée, c'est une assez grande liberté, le fait qu'on n'ait pas de cours en permanence obligatoire, de moments d'étude, ça fait du bien parce que ça me permet de me poser, de m'organiser moi-même. Aux collégiens dans ma situation, j’ai envie de leur dire que ça va aller. Si moi, j’ai réussi, tout le monde peut le faire. »

« Ça m'aide dans mes études et ça m'aide à être moins stressée »

Yaëlle souffre de troubles de l’apprentissage et du langage. Après une 3e prépa métiers au lycée Ozanam à Cesson-Sévigné, elle est aujourd’hui en 1re en bac pro Etude et réalisation d’agencement dans le même établissement.

Yaëlle pendant l'un de ses cours en atelier.
Yaëlle pendant l'un de ses cours en atelier. © Région Bretagne


« J'ai toujours été dans une filière générale, je ne suis jamais allée en ULIS. Les gens sont quelquefois étonnés que je ne sois jamais allée dans une classe spécialisée. J’ai toujours montré mes capacités. Au lycée, je suis toujours sérieuse, organisée, calme, souriante. Je n’ai peut-être pas toujours des bonnes notes mais j’ai un comportement exemplaire en classe.
Je suis reconnue travailleuse handicapée, j’ai une auxiliaire de vie scolaire 4 heures par semaine et Kerveïsa (NDLR : service médico-social d’accueil et d’accompagnement des enfants et jeunes en situation de handicap) m’accompagne aussi 4 heures. Ça m'aide dans mes études et ça m'aide à être moins stressée, de savoir que, de toute façon, les gens sont là. Il y a une présence derrière moi. J’ai aussi un ordinateur et des aménagements pour les examens.
Pour un élève de 3e, c’est normal de stresser, surtout si tu ne connais personne. Mais il ne faut pas avoir peur, aller voir les gens, être sympa, être souriant et petit à petit on se fait des amis… Tu te lances dans le grand bain… Très souvent, on peut rencontrer des gens qui nous ressemblent, si ce n’est pas dans notre classe, ça peut être dans une autre filière ou une autre classe.
Depuis toute petite, je savais que je voulais aller dans le bâtiment, dans l’aménagement et aujourd’hui je suis dans l’agencement. Je vais faire mon bac en quatre ans, c’est ma petite particularité. Après je voudrais faire un BTS Etude et réalisation d’agencement. »

 

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