Handicap et reconversion professionnelle : le parcours Miloud Ramdane

Handicap et reconversion professionnelle : le parcours Miloud Ramdane

Date de création
Date de modification
4 minutes

Secteur d'activité

Article
Handicap et reconversion professionnelle : le parcours Miloud Ramdane

Après une première carrière dans la logistique, Miloud Ramdane a choisi de se reconvertir dans la plomberie. Si un handicap au genou l’a amené à modifier son parcours, il n’a pas été un frein à sa reconversion professionnelle. 

Portrait de Miloud Ramdane
Miloud Ramdane © Région Bretagne

« A 45 ans, j’apprends encore de nouvelles choses. Choisir de me former en plomberie, c’était un défi pour moi ». Miloud Ramdane prépare un titre professionnel d'installateur en thermique et sanitaire à l’Afpa de Langueux. Une reconversion choisie en fonction de ses centres d’intérêt mais aussi de ses capacités physiques. Souffrant d’un problème au genou depuis son adolescence, il a intégré le handicap dans sa réflexion. 

Un parcours dans la logistique

C’est à 14 ans que Miloud fait une mauvaise chute et se retrouve en fauteuil pendant quelques mois. Il subit plusieurs opérations du genou et passe un séjour en centre de rééducation. « Là-bas, j’ai côtoyé des jeunes amputés d’un membre mais qui gardaient le sourire. Ça a été une leçon de vie, se souvient-il. J’ai aussi été suivi par des kinés qui m’ont appris à me surpasser, à essayer de nouvelles choses. Je l’ai gardé en mémoire. » 

Une fois arrivé dans la vie active, Miloud Ramdane occupe différents postes. Après quelques contrats comme ouvrier dans le bâtiment, il se dirige vers la logistique. D’abord comme préparateur de commandes, puis en évoluant sur différentes fonctions jusqu’à devenir responsable transport. « Sur ce poste, j’étais parfois obligé de remplacer des chauffeurs, décharger les camions et porter des charges. Je n’ai pas pu continuer à cause de mon genou. » Il devient alors formateur poids lourds puis responsable de dépôt. « Je devais déplacer des futs de 200 kg. Je me suis retrouvé en position d’inaptitude pour continuer sur ce poste ». 

« Il a fallu que je me pose les bonnes questions »

Ce nouvel arrêt dans son parcours conduit Miloud Ramdane à réfléchir à son orientation professionnelle. « C’était la deuxième fois que j’étais contraint d’arrêter un travail à cause du port de charges lourdes. Il a fallu que je me pose les bonnes questions. Porter des charges, c’est difficile pour moi. Mais je suis quelqu’un de très manuel. Je voulais trouver un métier qui me plaît et avec des débouchés. En effectuant des recherches, je me suis intéressé au métier de plombier ».

Miloud approfondit cette piste. Il se rend à une journée d’information organisée par l’Afpa, y mentionne son problème de genou. Il discute également avec un plombier sur les adaptations possibles du métier. « En plomberie, il y a beaucoup de tuyaux en cuivre qui sont légers à transporter, explique-t-il. La soudure peut se faire avec de petites bouteilles de gaz, il y a aussi des caisses à outils sur roulettes… Ce qui pourrait me poser un problème, ce serait de rester longtemps à genoux. Mais je peux me lever quand une position ne me convient plus. » A 45 ans, il entame donc sa reconversion, obtient un financement de sa formation par la Région et une chambre gratuite à l’internat de l’Afpa. 

Retour en formation réussi

Reprendre une formation en cours de carrière n’est pas toujours évident. Comme beaucoup d’autres, Miloud avait certaines craintes, « sur ma capacité à reprendre un rythme scolaire, sur mon âge. J’avais peur de ne pas y arriver physiquement, d’être en retard par rapport aux autres stagiaires car la plomberie est un domaine que je ne connais pas. (…) Ma formation se déroule sur 7 mois, c’est intensif. On est 15 stagiaires en formation, on vient de domaines différents. Mais entre nous, on s’entraide, on est tous dans le même bateau. »

S’il ne souhaitait pas au départ faire connaître son handicap, il fait cependant la demande d’une RQTH, (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) sur les conseils de médecins. « Aujourd’hui, je ne me dis plus que je veux être comme tout le monde, je communique sur mon handicap. La RQTH peut permettre à mon employeur d’être exonéré de certaines charges. Elle me donne la possibilité de bénéficier d’un tiers temps pour mes examens, ça va me rassurer. Le conseil que je pourrais donner, c’est de prendre en compte son handicap mais sans se mettre de freins. »

Pour aller plus loin
Panneau d'information
Trouver un conseiller près de chez vous

À lire aussi

Retour en haut de page