Des commandes de matériels aux réglages techniques, en passant par le recrutement de techniciens, le régisseur ou la régisseuse de spectacles prend en charge l'organisation des représentations artistiques. Son rôle consiste à étudier le projet, puis à définir et mettre en place les moyens techniques et humains nécessaires à sa réalisation. Sa mission : faire en sorte que tout soit prêt pour le jour J.
Son travail s'effectue en étroite collaboration avec une équipe pluridisciplinaire : metteurs en scène, comédiens, techniciens... En charge de l'organisation, il ou elle gère le personnel et les plannings. Planifier les déplacements de la troupe lui incombe. Chaque soir, il lui faut transmettre sa feuille de route pour le lendemain. En cas de changement, les personnes concernées doivent être informées. Son temps se divise donc entre l'administratif et le terrain.
Au quotidien, il ou elle s'occupe des questions d'ordres divers : acheminer le matériel technique, effectuer des réglages son et lumière, réserver des places de stationnement, monter les décors, accueillir les comédiens, recruter et payer les figurants, renforcer la sécurité sur un lieu de tournage ou de spectacle...
Le régisseur ou la régisseuse de spectacles a des horaires irréguliers qui varient et s'intensifient à mesure que l'on approche de la date du spectacle. Les horaires décalés avec une amplitude large sont fréquents : ses journées sont longues et incluent les week-ends. Il faut avoir une disponibilité totale, car le métier amène à se déplacer au gré des besoins de la production.
Responsable de l'intendance (hébergement, restauration...), il ou elle gère également la rémunération du personnel, assure les relations avec les partenaires et les autorités locales, résout des problèmes en tout genre... Une activité multiple et intense!
Il ou elle travaille parfois en hauteur et peut porter des charges. Il lui faut veiller au respect des normes de sécurité, notamment électriques. La vigilance s'impose sur les autorisations de blocage des rues, de cascades, d'effets spéciaux (explosions...). En somme, il s'agit de veiller à la sécurité des intervenants et du public.
La plupart des régisseurs sont des intermittents du spectacle pour lesquels des périodes d'activité alternent avec des périodes de chômage indemnisé, à condition d'avoir travaillé un nombre d'heures suffisant.
La régie de spectacles est exercée par des passionnés ayant un goût affirmé pour le milieu artistique. À leur niveau, les régisseurs participent à la qualité de la production en optant pour des solutions techniques adaptées. Leur connaissance des différents corps de métiers est essentielle pour anticiper les problèmes éventuels. Par exemple, vérifier si la capacité du réseau électrique permet de brancher les projecteurs, prévoir une meilleure isolation phonique etc.
Face aux imprévus, il faut faire preuve de réactivité, de calme et d'efficacité. La polyvalence est de mise pour résoudre toutes sortes de problèmes humains et techniques. A la tête d'une équipe, il faut organiser le travail avec méthode et rigueur, communiquer avec différents partenaires externes (mairies, sociétés de déménagement, agents EDF...), faire preuve de débrouillardise et d'initiative.
Outre la connaissance des techniques de scénographie, le régisseur ou la régisseuse possède des bases en éclairage, son, machinerie, effets spéciaux... Il ou elle maîtrise les techniques du plateau ainsi que les logiciels et matériels informatiques spécialisés. La curiosité est de mise pour suivre les évolutions technologiques et savoir décrypter les manuels d'utilisation des équipements rédigés en anglais.
La plupart des professionnels sont issus des métiers techniques du spectacle (éclairage, son, machinerie) pour lesquels ils ont suivi une formation adaptée. Des écoles d'art dramatique (l'école du TnS à Strasbourg, Ensatt à Lyon) proposent des spécialisations en régie-création pour la première, en conception son ou lumière ou en direction technique pour la seconde. Il est possible d'opter pour l'apprentissage au CNFPTS (centre national de formation professionnelle aux techniques du spectacle) à Bagnolet ou au CFA des métiers du spectacle de l'ISTS (Institut supérieur des métiers du spectacle) à Marseille.
Niveau bac + 2
Formation de régisseur de spectacle et d'événement spécialisations en son, lumière ou plateau (CFA du CNFPTS)
DEUST théâtre
Certification professionnelle de régisseur du spectacle (CFA de l'ISTS)
Niveau bac + 3
Diplôme de régie - création (école du TnS)
DN MADE mention spectacle
Niveau bac + 5
Diplôme arts et techniques du théâtre parcours administration ou direction technique (Ensatt)
Master en management du spectacle vivant
A partir de 2107 euros brut par mois, le travail intermittent étant le plus représentatif dans ce métier, la rémunération est donc très variable en fonction du spectacle et de l'organisme concerné.
Bien qu'il existe des écoles et des diplômes dans le domaine de la régie, l'apprentissage du métier se fait essentiellement sur le terrain. Aussi pour pouvoir prétendre à ce poste faut-il multiplier les expériences dans des métiers techniques du spectacle. Les régisseurs sont souvent passés par des postes de stagiaire, d'assistant, de technicien ou de régisseur son ou lumière, par exemple, avant d'accéder au poste de régisseur général.
Quelque-uns ont la chance d'appartenir à une grande structure, un théâtre municipal, une scène de spectacles, qui les emploie à l'année. La fonction publique territoriale recrute des régisseurs de spectacles et d'événementiel sur concours, le nombre de postes est cependant réduit.
La régie est souvent un métier de transition à cause des nombreuses contraintes d'exercice. Parmi les évolutions possibles, les régisseurs généraux peuvent viser la direction de production qui offre une activité plus stable et souvent plus rémunératrice.
