Interviews : les métiers du nautisme de demain

Ces interviews ont été recueillies dans le cadre de la rédaction du dossier Focus sur le nautisme en Bretagne.

Virginie Raimbeaux, maître de port à Saint-Cast

Il y une évolution générale de la pratique de la plaisance et du profil du plaisancier. La numérisation de nos services amène de nouveaux usagers, pas forcément propriétaires et moins expérimentés. Nous avons ainsi de plus en plus de demandes d’accompagnement (aide à la navigation, conciergerie, entretien du bateau). Les boat clubs, qui permettent de profiter d'un bateau partagé avec un service coaching, se développent également de plus en plus dans les ports.
Il ne s’agit pas de nouveaux métiers à proprement parler mais de leur transformation vers davantage de services de conseil et d’accompagnement. Les personnes travaillant dans le domaine de la plaisance doivent ainsi posséder de nouvelles compétences, notamment dans le domaine du numérique. 

Philippe Rodet, directeur de Nautisme en Bretagne

Nautisme en Bretagne est la structure représentante de la branche professionnelle du « Tourisme, des sports nautiques et de bord de mer ». 

Le numérique peut nous aider demain avec la création de tutoriels adaptés permettant de faire du lien entre les conseils et les situations pratiques que le moniteur a mis en place. Des cours privés et individualisés permettront aux stagiaires, en dehors de leurs séances d'apprentissage, de visualiser des consignes et des éléments concrets. Des supports connectés permettront également aux moniteurs, de donner des consignes personnelles depuis leur bateau sans avoir besoin de se rapprocher et de prendre des risques. 
Aujourd'hui, nous sommes plutôt les héritiers d'une offre de services nautiques assez sportive alors qu'on constate une baisse significative des capacités physiques des pratiquants jeunes que nous accueillons. Il est donc nécessaire d'inventer du matériel qui va rendre le nautisme plus facile d’accès pour des publics moins aguerris.
La principale évolution c'est la croissance et les mutualisations des structures. Ce mouvement s'accélère, ce qui engendre de nouveaux besoins en terme de ressources humaines qui est d'avoir des métiers spécialisés. Le défi à relever, c'est de disposer de suffisamment de spécialistes.