Qu'est-ce que l'économie sociale et solidaire?
Qu'est-ce que l'économie sociale et solidaire?
Sommaire du dossier
Sommaire du dossier
- Qu'est-ce que l'économie sociale et solidaire?
- Quelles formations pour travailler dans l’ESS ?
- Associations : des emplois comme les autres ?
- Associations, coopératives, mutuelles, fondations : les spécificités des structures de l’ESS
- 3 vidéos pour comprendre l’économie sociale et solidaire
- Ils & elles travaillent dans l’ESS : Antoine Clapier, président de Distro
- Ils & elles travaillent dans l’ESS : Gurvan Guedez, responsable d’un centre social itinérant
L’économie sociale et solidaire (ESS) est une façon d’entreprendre autrement avec comme boussole la solidarité et l'utilité sociale. Aujourd’hui, ce mouvement représente près de 14% des emplois en Bretagne.
La Maif, Biocoop, les coopératives d’utilisation de matériel agricole (Cuma), le Groupe Up (ticket restaurant) : ces structures qui n’ont à priori rien à voir les unes avec les autres font partie d’un même ensemble, l'économie sociale et solidaire (ESS). Et celle-ci est très présente en Bretagne avec 148 000 salarié·es, soit près de 14% des emplois . « L’ESS, ce n’est pas un secteur en soi, c’est une façon de mettre en place un projet collectif », explique Floriane Désille, chargée de mission à la Chambre régionale de l’ESS Bretagne (Cress).
Les secteurs qui comptent le plus grand nombre d’emplois sont de loin l’action sociale, l’enseignement et les activités de banque et d’assurance.
Pour faire partie de ce mouvement, il faut avoir un des statuts juridiques suivants : association, coopérative, mutuelle ou fondation. À la marge, certaines entreprises commerciales peuvent également être membre de l’ESS si elles remplissent certaines conditions (gouvernance, utilité sociale, etc.).
« Au-delà des statuts, il y a des principes de fonctionnement qui placent la personne au cœur de l’économie. L’ESS doit avoir une utilité sociale. Et les structures qui en sont issues fonctionnent sur un mode démocratique », renchérit Myriam Carré, chargée de communication à la Cress.
Cet aspect a été un des moteurs de la création de Toutenvélo à Rennes. « Les fondateurs ont eu la volonté de créer une coopérative pour partager les prises de décision. Très souvent, les salarié·es de ces sociétés restent plus longtemps, ils sont plus épanoui·es car il n’y a pas ces aspects descendants où on exécute tout le temps les ordres de quelqu’un. […] L’idée était aussi de se différencier parce que des entreprises de livraison à vélo, il en existait déjà », explique François Dupont, cogérant du site de Rennes.
Aujourd’hui, Toutenvélo est implantée dans plusieurs grandes villes (Lyon, Marseille, Nantes, Caen, etc.). « Toutes les coopératives du réseau sont indépendantes mais on échange beaucoup entre nous. Et elles sont toutes adhérentes d’une même structure, la Scic Toutenvélo, ce qui crée une relation privilégiée », ajoute François Dupont (lire le portrait de François Dupont, cyclo-logisticien).
Un autre aspect fondamental de l’ESS, c’est la gestion du chiffre d’affaires. « Il n’y a pas de profit pour des actionnaires. La lucrativité est limitée par des règles de redistribution, soit au profit de la structure soit aux sociétaires », explique Myriam Carré. La majorité des bénéfices sont ainsi obligatoirement consacrés au maintien ou au développement de l’activité.
Dans le cas des associations, qui représentent près de trois quart des emplois de l’ESS en Bretagne, cela va plus loin puisque ces structures sont sans but lucratif.
Au-delà des statuts, il y a des principes de fonctionnement qui placent la personne au cœur de l’économie. L’ESS doit avoir une utilité sociale. Et les structures qui en sont issues fonctionnent sur un mode démocratique Myriam Carré (Cress)
Malgré des principes particuliers, les structures de l’ESS ne fonctionnent pas en vase clos. « Il y a une certaine porosité depuis quelques années. Des entreprises qui pratiquent la RSE, vont se mettre en relation avec des structures de l’ESS pour travailler sur des projets communs », affirme Myriam Carré.
Certaines entreprises conventionnelles vont même plus loin en modifiant leur statut pour intégrer l’ESS. « Souvent, elles se transforment en coopérative à la faveur d'un changement de direction. Cela se produit plus souvent dans les entreprises artisanales », explique Myriam Carré. Un cas spectaculaire est l’ancienne usine qui produisait le thé Éléphant, marque affiliée à la multinationale Unilever, près de Marseille. En 2014, suite à une menace de fermeture, elle a été reprise par 58 salarié·es sous le nom de Scop-ti. La coopérative favorise désormais les circuits courts et la redynamisation la production agricole bio de plantes aromatiques en France.