Jules, de boulanger à gendarme

« Pour réaliser mon rêve de gosse d’entrer dans la gendarmerie, j'ai effectué une validation des acquis de l’expérience (VAE) », explique Jules Anstett. A l’origine, ni ses diplômes, ni son expérience ne le prédestinaient à cela.  

A 24 ans, Jules Anstett travaille en effet comme boulanger dans le secteur de Hennebont (56). « J’évolue dans l’univers de la boulangerie-pâtisserie depuis mes 14 ans. J'ai commencé par une 3e prépa-pro pour confirmer mon choix puis j 'ai obtenu deux CAP, un en boulangerie, l’autre en pâtisserie », explique-t-il.  

Après plusieurs années de travail, il développe des problèmes d’allergie à la farine, rendant difficile la pratique de son métier. 

Jules a entendu parler de la VAE lors d’une sortie… accrobranche avec son entreprise. « J'ai parlé avec le conjoint d'une de mes collègues qui a effectué une VAE pour obtenir un bac pro Cuisine. Il m’a expliqué en quoi ça consistait, m'a parlé du Greta de Lorient et des financements possibles », raconte-t-il.  Il contacte ensuite le Greta et participe à une première réunion d’information.

Aidé par l’établissement, il fait une demande de financement à Transitions Pro, association qui vient en aide aux salarié·es souhaitant se reconvertir. Il sera accompagné pendant un peu plus de six mois par le Greta de Lorient. « La VAE, c'est beaucoup de travail personnel. Mais j’avais une conseillère pour m’accompagner sur la mise en forme et la correction des documents et pour me mettre en relation avec des interlocuteurs dans des lycées pros. » Au total, Jules a eu une dizaine d’entretiens avec la conseillère du Greta et trois rendez-vous avec un professeur de lycée professionnel de Concarneau (29).  

La VAE, c'est beaucoup de travail personnel.

Pour mettre toutes les chances de son côté, il a également embauché une professeure de français pour se remettre à niveau à l’écrit et à l’oral à raison de 4h par semaine.

Lire notre article : Validation des acquis de l’expérience : quelles sont les solutions de financement ? 

Pour faire valider sa VAE, il faut rédiger un dossier assez conséquent. « Pour un bac pro, on parle de 40 à 60 pages où on décrit en détail notre parcours. On présente nos missions, si on a eu des apprentis ou des stagiaires, si on a géré des plannings, on présente les entreprises, les règles d’hygiène, etc. L’idée, c’est de valider des points clés de la grille de notation afin de valider les modules du bac pro », explique-t-il.

Une fois le dossier rédigé, le candidat à la VAE doit passer devant un jury. Pour Jules, il se composait de deux artisans et de deux professeurs en lycée pro, un pour les matières générales et l’autre pour les enseignements professionnels.

Cette validation a permis à Jules d’entamer une reconversion professionnelle pour entrer dans la gendarmerie. Il devait en effet pouvoir justifier d’un niveau bac pour postuler. Il a passé avec succès le concours et doit entrer en école de gendarmerie au printemps 2025.  

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