Associations : des emplois comme les autres ?

Associations : des emplois comme les autres ?

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Associations : des emplois comme les autres ?

Le milieu associatif représente 10% des effectifs de l’emploi privé en Bretagne. Ces structures se distinguent par un modèle économique, une organisation et des conditions de travail parfois différentes. 

Une salariée de l'association ADMR lors d'un accueil de jour
Une salariée de l'association ADMR à Bain-de-Bretagne (35) © Carole Ablain

Contrairement aux idées reçues, les recrutements dans le secteur associatif sont loin d’être anecdotiques : en Bretagne, 1 salarié·e du privé sur 10 travaille pour une association. Et il y a beaucoup d’associations actives dans la région, plus de 70 000. 
Si l’emploi associatif en région a été marquée par une forte baisse en 2020 à cause du Covid, il a dépassé le niveau d’avant-crise en 2021.
Juridiquement, sur la question de l’emploi, une association fonctionne comme une entreprise. C’est plutôt par sa raison d’être et son modèle économique qu’elle se distingue. 
 

Un modèle économique différent

Une association est par définition sans but lucratif, ce qui veut dire qu’elle n’a pas pour activité de créer et partager des bénéfices ou de rechercher un profit.  Forcément, cela influe sur les finances de ces structures. « C’est un secteur avec des modèles économiques hybrides, les deux principaux piliers de financement sont les fonds propres et les subventions », explique Raphaël Mady, coordinateur de l’association Bug et auteur du Panorama des associations rennaises

Les associations dépendent donc en partie des politiques publiques : en clair, si les subventions diminuent, les recrutements baissent aussi. L’Observatoire de la jeunesse, du sport, de la vie associative et l’éducation populaire, note par exemple « qu’entre 2016 et 2019, l’emploi associatif [était] moins dynamique que l’ensemble de l’emploi salarié privé, en lien avec la baisse du nombre de contrats aidés. »

Les associations peuvent également mener des activités commerciales (ventes de biens, de fournitures de services, etc.) ou recourir aux dons, au mécénat, etc.
 

Un mélange de salarié·es et de bénévoles

Une des grandes particularités du milieu associatif, c’est qu’on peut y trouver des salarié·es, des personnes en service civique ou encore des bénévoles. Pour ces derniers, leurs disponibilités, leur régularité et leurs compétences peuvent varier. Cela implique un management spécifique. 

Pour autant, les salarié·es et les bénévoles ne réalisent pas les mêmes missions. « Plus il y a de salarié·es, plus il va y avoir de bénévoles. Ça casse l’idée reçue qui dit que les salarié·es remplacent les bénévoles », explique Raphaël Mady.

En général, les structures sont petites. La moitié des associations employeuses a ainsi moins de 3 salarié·es.


 

Un modèle de gouvernance souvent proche de celle des entreprises 

Comme de nombreuses entreprises et organisations, les associations ont très souvent un conseil d’administration et élisent un président. Mais il existe également d’autres formes de gouvernance : 
« Aujourd’hui, il y a des formes d’organisation qui commencent à prendre davantage de place. A Rennes, Les associations de moins de cinq ans optent plus fréquemment pour une gouvernance alternative : présidence tournante, collégiale, etc. », affirme Raphaël Mady. 

Ce phénomène semble avoir les faveurs des moins de 30 ans comme le note l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire) : « les jeunes recherchent des organisations plus souples, où il n’existe pas ou peu de liens de subordination, et où les moments de convivialité sont nombreux. »  

Davantage de temps partiel

8 personnes sur 10 sont en CDI, ce qui est un peu en dessous de la moyenne française. Mais ce sont surtout les temps partiels qui sont nettement plus importants dans le milieu associatif : près de 40% des personnes ne travaillent pas à temps plein. Ces modalités de travail sont très présentes dans le social, la santé ou l’enseignement en général, secteurs très représentés dans le milieu associatif.

Si les salaires sont en moyenne moins élevés dans le milieu associatif que dans le reste du secteur privé, il existe une forte hétérogénéité selon le type de missions ou de structures.

Travailler pour l’intérêt général

« Dans l’emploi associatif, on rencontre souvent des personnes engagées. Elles y trouvent une forme de réalisation personnelle » explique Raphaël Mady. Cet argument peut faire mouche dans la mesure où la quête de « sens au travail » fait l’objet d’une attention croissante. 

Ces structures font notamment la part belle aux questions de lien social et aux problématiques environnementales, qui rencontrent un écho fort dans la société.
En Bretagne, les postes se concentrent pour moitié dans le secteur social. Mais on trouve aussi des salarié·es dans l’enseignement, le sport, la santé et de manière marginale dans la culture (voir infographie).

Toutes les associations font partie de l’économie sociale et solidaire (ESS). Mais il n’y a pas qu’elles : on y trouve aussi les mutuelles, les coopératives et les fondations. Et avec près de 150 000 emplois en Bretagne, l’ESS a des opportunités à offrir.


 

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