WorldSkills : Trois Breton·nes défendent la France
WorldSkills : Trois Breton·nes défendent la France
Organisée depuis 1950, la compétition des métiers WorldSkills est un concours international qui réunit des jeunes professionnel·le·s dans plus de 50 métiers à travers des épreuves régionales, nationales puis internationales. Médaillés d’or en Bretagne et au niveau national, trois jeunes Bretons vont concourir ce mois-ci à l’international. Ils témoignent pour IDÉO à quelques jours de la compétition.
En 2017, Ambre Lecoules a obtenu un bac technologique STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable). Elle a poursuivi ses études par une licence de concepteur développeur de jeux vidéo et dispositifs interactifs à l’école 3Axes Rennes. Depuis cet été, elle travaille en CDI dans l’entreprise Sentry games comme technical artist. Du 13 au 16 octobre, elle participera en Corée aux WorldSkills dans la catégorie 3D digital game art.
« J’ai choisi de faire un bac STI2D car j’aimais le côté pratique de la formation. On faisait pas mal de travaux de groupe, ça m’intéressait un peu plus… J’ai toujours aimé le dessin, le graphisme donc, après le bac, j’ai pensé me tourner vers des études artistiques et j’ai fait une remise à niveaux en arts appliqués. Mais finalement, la seule matière qui m’a plu, c’était l’infographie 2D. J’ai donc abandonné les arts pour aller vers l’infographie dans le jeu vidéo. Aujourd’hui, je suis technical artist dans un studio de jeux vidéo. Je travaille sur les effets visuels, les effets spéciaux, la création de texture en 2D ou 3D si besoin.
J’ai participé à la compétition des métiers en 2020. C’était la première fois que WorldSkills France proposait ce métier en compétition. Pour moi, c’est une fierté personnelle de me dire que je suis allée aux championnats du monde dans mon métier et c’est une opportunité qu’on a qu’une fois dans une vie. C’est un métier qu’on a du mal à prendre au sérieux. La compétition permet d’en parler, de mettre en valeur ce milieu pour qu’il soit plus reconnu par les adultes, les parents, etc. Il y a beaucoup de métiers qui tournent autour des jeux vidéos. On me parle beaucoup de la place des filles dans ce milieu mais ça a beaucoup évolué. Aujourd’hui, ce n’est plus réservé aux garçons. J’ai toujours vu des femmes dans les entreprises où je suis allée. »
Compétition des métiers 2023 : les candidatures ouvertes jusqu’au 14 octobre
Les jeunes Breton·ne·s souhaitant s’inscrire à la compétition peuvent le faire jusqu’au 14 octobre sur le site de l’événement. Si les épreuves sont ouvertes aux apprenti·e·s, lycéen·ne·s professionnel·le·s et étudiant·e·s, les salarié·e·s ou demandeur·se·s d’emploi de moins de 23 ans peuvent aussi y participer. |
Après avoir obtenu un bac pro cuisine en 2017 au lycée hôtelier Saint-Thérèse de La-Guerche-de-Bretagne, Paul Pipard a passé une mention complémentaire cuisinier en desserts de restaurant au CFA de Ploufragan. Depuis, il a travaillé pendant quatre ans au restaurant étoilé La Pomme d’Api dans le Finistère. Il participera aux WorldSkills en Suisse du 23 au 26 octobre.
« Depuis que j’ai six ans, j’ai toujours voulu faire ce métier. J’ai beaucoup aimé le lycée hôtelier et le bac pro. Cette formation permet de nous structurer, on a des cours théoriques et on peut faire des stages dans plusieurs entreprises. Ça m’a permis de découvrir plein de choses et de savoir que je voulais m’orienter vers les restaurants gastronomiques.
Avant les WorldSkills, j’ai participé à d’autres concours comme le Meilleur apprenti de France ou les Championnats de France du dessert. J’aime ça car on se remet en question, on apprend sur soi, on fait des rencontres, on acquiert des compétences... En une session de WorldSkills, on gagne cinq ans en entreprise. C’est une sorte d’apprentissage accéléré. Pour le concours, en ce moment, je m’entraîne tous les jours. Je viens d’avoir le sujet. La compétition va durer quatre jours, on doit préparer une entrée, trois plats chauds et un dessert et il y a une journée avec des épreuves surprise. Je m’investis à fond et j’espère que ça va payer. J’espère vraiment ramener une médaille d’or pour la France car on n’en a pas eu depuis dix ans. »
Bac professionnel études et définition de produits industriels à Quimper, BTS conception des produits industriels à Lorient et licence pro I2P-CIP à Nantes, Alexandre Adjimi a suivi un parcours le préparant à devenir dessinateur industriel. Mais sa participation à la compétition des métiers WorldSkills lui a donné envie de poursuivre ses études. A 23 ans, il est actuellement en licence 2 sciences pour l’ingénieur à l’université de Poitiers. Il participera du 19 au 22 octobre à Bordeaux à la compétition des métiers WorldSkills en CAO ingénierie mécanique.
« En 3e, je voulais devenir infographiste. J’aimais l’informatique et le côté artistique de ce métier. Je voulais aller en seconde générale mais mes notes n’étaient pas assez bonnes. Ma conseillère d’orientation m’a conseillé d’aller en bac pro pour devenir dessinateur industriel. Je me suis dit, pourquoi pas, c’est à peu près le même métier mais appliqué à l’industrie. C’est en bac pro que j’ai découvert la compétition des métiers. J’ai gagné le concours régional en 2016 et 2018 et le national en 2019 et 2022. Cette année, ce sera ma dernière participation avec le concours international. Ça me plaît énormément car j’adore apprendre de nouvelles choses au niveau de la mise en plan, l’animation, la modélisation, etc.
WorldSkills nous ouvre des portes et ça donne envie d’aller plus loin dans la compétition mais aussi en dehors. C’est ce qui s’est passé dans mes études. A la fin de ma licence pro en alternance aux Chantiers de l’Atlantique, j’aurai pu être embauché comme technicien mais j’ai préféré poursuivre pour continuer à apprendre. Avant j’apprenais dans mon coin ce que j’aimais et pas forcément à l’école. Etre bon à l’école et en compétition, c’est valorisant, ça m’a vraiment redonné confiance et ça m’a permis de m’épanouir. »