Amina Talaout, chargée de mission chez Fibois Bretagne : « On a des enjeux de transition écologique, d’industrialisation et d’innovation »

Amina Talaout, chargée de mission chez Fibois Bretagne : « On a des enjeux de transition écologique, d’industrialisation et d’innovation »

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La forêt et le bois en Bretagne

Amina Talaout, chargée de mission chez Fibois Bretagne : « On a des enjeux de transition écologique, d’industrialisation et d’innovation »

Amina Talaout est chargée de mission emploi et compétences chez Fibois Bretagne, une association représentant les entreprises de la filière forêt-bois. Elle dresse le portrait de la filière et de ses évolutions à venir. 

Portrait d'Amina Talaout
Amina Talaout, chargée de mission emploi et compétences chez Fibois Bretagne © Amina Talaout
Pouvez-vous nous présenter la filière bois bretonne et ses entreprises ?

C’est une chaîne complète qui va de la gestion forestière à la transformation du bois en passant par la construction, l’ameublement, ou encore la production de bois-énergie. 

En région, on compte 3000 entreprises dans la filière bois en Bretagne avec une majorité de TPE et PME ancrées localement. L’activité la plus dynamique est celle de la construction bois, notamment autour des grandes agglomérations comme Rennes ou Brest. Ce sont elles qui concentrent le plus d’emplois : charpentiers, constructeurs bois, agenceurs… Mais aussi des métiers de bureau comme le métier de chargé d’études en construction bois, en plein essor. 

On a également l’activité de sciage et de transformation du bois, présente dans les quatre départements et plus particulièrement à côté des massifs forestiers. 

La gestion et la récolte forestières quant à elles vont se concentrer sur les zones boisées avec un réseau d’entreprises qui sont beaucoup plus petites : des entreprises unipersonnelles, des entrepreneurs forestiers qui ont parfois des difficultés à trouver du personnel et que nous accompagnons sur des recrutements. Les métiers de la forêt, généralement, sont des métiers qui souffrent d’un manque de visibilité.

Quelles sont les évolutions actuelles ou à venir de la filière bois ?

C’est une filière qui apporte des solutions face au changement climatique donc en pleine évolution, avec des enjeux de transition écologique, d’industrialisation et d’innovation. Parfois les impacts sont très visibles, notamment sur l’activité construction. La Réglementation environnementale 2020 (RE 2020) encourage fortement le recours au bois sur les bâtiments neufs ou rénovés. Ce qui fait que l’activité est en forte croissance. Elle est aussi portée par plusieurs types de construction : construction pré-fabriquée, modulaire, ou en surélévation… 

Les entreprises du bâtiment intègrent de plus en plus de bois à leurs projets de construction. Il y a donc un enjeu de trouver des compétences nécessaires à cette activité.

Au niveau de la gestion forestière, le changement climatique va pousser à revoir les pratiques, notamment sur la gestion sylvicole, l’adaptation des essences, la diversification, le mode de plantation et de récolte.

Le numérique et l’automatisation vont se développer dans toute la filière aussi bien dans les scieries que sur les chantiers de BTP ou dans la conception bois. L’utilisation de logiciels, de machines à commande numérique, et même parfois de l’intelligence artificielle pour optimiser la production, gérer les stocks … Ça arrive petit à petit. 
On va donc rechercher d’abord des personnes polyvalentes, avec des compétences techniques, capables de s’adapter et de comprendre les enjeux environnementaux de leur activité. 

Les métiers vont-ils changer ?

Oui et c’est déjà en cours. Si on prend le métier d’opérateur en scierie, par exemple, il n’est plus simplement sur une ligne de production à découper du bois, il doit maintenant gérer des machines automatisées, surveiller leurs paramètres, s’assurer de la qualité du sciage, effectuer de la maintenance, être garant de la sécurité…

Dans la construction bois, on utilise maintenant des outils de conception 3D. Il y a donc des compétences techniques numériques à avoir. Ça implique d’adapter les formations initiales et continues pour répondre aux besoins et aussi d’accompagner les entreprises pour qu’elles puissent faire monter en compétences leurs salariés. 

Le cœur des métiers restera le même en fait mais on va adapter certaines pratiques. On va utiliser le numérique, construire avec de nouvelles techniques, de nouveaux matériaux comme les matériaux biosourcés… pour répondre aux enjeux climatiques. 

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