Floriane a transformé son expérience professionnelle en diplôme

Des décorations partout sur les murs, des jeux dans tous les coins et une pile de surchaussures pour la propreté : nous sommes dans une crèche du groupe Babilou à Rennes (35) où Floriane Pansart travaille depuis bientôt deux ans.  

Après des années passées à exercer en centre de loisirs, elle s’oriente vers la petite enfance en 2019 : « J’ai d’abord obtenu un CAP Accompagnant éducatif petite enfance en candidat libre. Cela m’a permis d’exercer comme auxiliaire petite enfance. Puis j'ai entamé les démarches de validation des acquis de l’expérience car je voulais me professionnaliser davantage et évoluer », explique-t-elle.  Ce dispositif, en cours de refonte (voir encadré), permet de faire reconnaître ses expériences professionnelles en obtenant une certification (diplôme, titre professionnel, etc.).  

Après un an et demi de démarche, elle obtient le diplôme d’État d'éducateur de jeunes enfants. « Je n’ai pas la sensation d'avoir eu un diplôme au rabais. Je l’ai eu et j'ai bossé pour l'avoir. Quand j'échange avec mes collègues, je me sens au niveau », explique-t-elle.   

Je n’ai pas la sensation d'avoir eu un diplôme au rabais. Quand j'échange avec mes collègues, je me sens au niveau. 

Le temps et l’argent ont été des motivations importantes dans son choix. « Au départ, je pensais retourner à l'école et faire trois ans de formation pour obtenir le diplôme. Et puis j'ai rencontré mon mari. Je ne me voyais pas dire à quelqu'un que je venais de rencontrer que j’allais être sans revenus pendant trois ans », raconte-t-elle.

Floriane se rend aux portes ouvertes de l'école Askoria, située à Rennes, pour avoir des détails sur le fonctionnement du dispositif. « Je me suis dit que ça pouvait être une solution pour moi », explique-t-elle. Consciente de la charge de travail supplémentaire que cela représente, elle prend soin de jauger le soutien de sa famille en amont. « Je voulais voir si tout le monde était partant en expliquant bien que ça impliquait moins de disponibilité de maman. »  

Pour mettre toutes les chances de son côté, elle prend contact avec Transitions pro, association qui accompagne les salarié·es qui souhaitent se reconvertir et obtient un financement de la Région Bretagne. « Je n’ai eu aucune dépense pour la VAE à part l’essence pour me rendre à l’oral ! ».  

Elle va bénéficier d’un accompagnement durant un an et demi. « Tous les mois, j’avais un rendez-vous individuel d’une heure et demie avec une conseillère. Cela m’a permis de clarifier les compétences qu'il faut valider pour obtenir le diplôme et de me guider dans la rédaction du projet », dit-elle.  

Floriane a rendu un document plus que conséquent : « J'ai fait le plus gros mémoire pour cette session-là : 300 pages avec les annexes ! ». Ce travail a nécessité un investissement important : « Je travaillais souvent en soirée mais pas tous les jours parce que je l'ai fait en mode marathon plutôt qu’en sprint. Cela représente beaucoup de temps, notamment les lectures pour se mettre au niveau et l'analyse de sa pratique. Mais le plus dur, c'est de faire le plan de son mémoire », dit-t-elle.

 Ça montre une capacité de travail et d'organisation que d'avoir fait une VAE en plus d'un emploi à temps plein.   

Quelques mois après avoir rendu son dossier, elle passe devant un jury : « L'oral est basé sur l'écrit. Les questions tournent autour des situations évoquées dans le mémoire ou de la réglementation. Il y a eu pas mal de nouveaux décrets qui étaient sortis peu de temps avant mon passage devant le jury. Et les deux séances collectives de préparation à l'oral avec les formateurs d'Askoria, ça m’a aidé », raconte-t-elle.  

Dans ses entretiens d’embauche, le fait d’avoir obtenu son diplôme via la VAE était plutôt vu d’un bon œil. « Ça montre une capacité de travail et d'organisation que d'avoir fait une VAE en plus d'un emploi à temps plein », affirme-t-elle. 

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