10 conseils pour trouver un emploi à l’étranger
10 conseils pour trouver un emploi à l’étranger
Vous êtes tenté·e par une expérience professionnelle à l’étranger ? Dans cet article, nous vous donnons plein de conseils pour faciliter vos recherches.
2,5 millions : c’est le nombre de Français·es qui vivraient à l’étranger selon le ministère des Affaires étrangères. Parmi les principaux pays d’accueil, on trouve la Suisse, le Royaume-Uni, la Belgique ou encore le Canada ou les États-Unis.
Tenté·e par l’aventure ? Voici dix conseils pour réussir à trouver un emploi à l’étranger.
Il y a mille raisons de vouloir partir à l’étranger. Une des premières choses à clarifier, ce sont vos motivations. « C’est vraiment important parce que c'est ce qui va déterminer vos modalités de recherche. Si par exemple, votre moteur principal, c’est d’améliorer votre niveau de langue, il faut savoir qu’il y a d'autres manières de partir que la recherche d’emploi classique », explique Solenn Roussel, coordinatrice régionale du réseau européen de centres d’informations, Eurodesk à Rennes (35).
Il existe en effet des dispositifs pour partir à l’étranger sans chercher un emploi (voir notre encadré). Si la procédure est plus simple, c’est aussi moins rémunérateur.
« Il va également falloir définir une temporalité : est-ce que vous souhaitez vous installer définitivement dans un pays ou est-ce que vous voulez juste une première expérience courte pour l’ajouter à votre CV ? On sera peut-être plus exigeant quand on sait qu’on va travailler longtemps dans un même endroit à l’étranger. »
Quand on décide de partir travailler à l’étranger, on n’a pas forcément de pays précis en tête. Et selon la destination pour laquelle on opte, ce sera plus ou moins simple. « Lorsqu'on est Européen, travailler dans un pays de l'Union Européenne est plus facile : il n'y a pas besoin de faire une demande de visa et le réseau Eures soutient la mobilité des travailleurs dans l'espace des pays membres (UE, EEE et Suisse). Cela facilite grandement la recherche d'emploi », explique Catarina Cramer, conseillère Eures (European employement services) et mobilité internationale à France travail.
« Si par exemple, on cherche un pays anglophone et des démarches administratives simples, on va s'orienter vers l'Irlande plutôt que vers le Royaume-Uni car le Brexit a compliqué l'obtention des papiers », renchérit Solenn Roussel.
Lorsqu'on est Européen, pas besoin de demander un visa pour travailler dans l'Union Européenne !
Mais la motivation reste le principal moteur à prendre en compte. « Si on est très motivé pour partir à l’étranger, on va mieux vivre les étapes difficiles. C'est comme lorsqu'on choisit un métier. Est-ce qu’on le sélectionne par rapport aux données du marché de l’emploi ou est-ce parce qu'on a une passion pour ce métier ? », explique Catarina Cramer.
Il n’y a pas que le travail dans la vie ! Choisir un pays, c’est aussi se renseigner sur les modes de vie de ses habitants, le quotidien, etc. Le site diplomatie.gouv vous donne des informations pratiques pour faciliter votre expatriation (modalités d’entrée et de séjour, protection sociale, fiscalité du pays d’accueil, etc.).
Pensez également à consulter la rubrique Conseil aux voyageurs car certaines destinations peuvent être déconseillées pour votre sécurité.
C’est l’intérêt et la difficulté de travailler ailleurs qu’en France. Bien souvent, il faudra pratiquer au quotidien une autre langue. « Une des questions primordiales, c’est celle de la langue. Il faudra se renseigner pour savoir quelles sont les langues exigées pour vivre et travailler dans ce pays », explique Catarina Cramer. Dans certains cas, la langue officielle est en effet différente de celle du travail. Par exemple, aux Émirats arabes unis, la langue officielle est l’arabe mais la langue « professionnelle », c’est l’anglais !
Il faudra éventuellement s’entrainer avant pour avoir un niveau qui correspond aux exigences des employeurs. « Le niveau de langue doit être plus ou moins parfait selon le métier visé. A ce niveau-là aussi, on est en concurrence avec d'autres candidats qui parlent peut-être mieux que nous ! », dit Catarina Cramer. « En préparant mes candidatures, je peux aussi préparer mes futurs entretiens pour être à l'aise avec le vocabulaire. »
Il est bien plus difficile de se constituer un réseau dans un pays quand on habite loin et qu’on n’y a pas d’attache familiale particulière. « Garder le contact est très important quand on cherche à travailler à l’étranger. Notre réseau est beaucoup plus petit et on a peut-être travaillé dur pour avoir un entretien, plus que si on l’avait passé en France. Ça peut être un simple remerciement sur Linkedin par exemple », explique Catarina Cramer.
Comme pour la recherche d’emploi en France, vous pouvez tenir un tableau de suivi pour ne pas oublier de réaliser ces tâches simples mais précieuses.
Garder le contact est très important quand on cherche à travailler à l’étranger.
« L’ouverture d'esprit, ça ne se prépare pas juste en se disant « je suis ouvert d'esprit », c'est aussi accepter que votre parcours professionnel puisse prendre une tournure différente de celle prévue », affirme Catarina Cramer.
Si la motivation pour se rendre dans un pays dépasse celle pour un domaine d’activité, vous pourriez être amené à choisir des emplois qui sont plus porteurs dans la zone où vous vous trouvez. Le gouvernement canadien propose par exemple une liste des métiers très recherchés par région.
« Keep cool and be patient ». Trouver un emploi à l'étranger, c'est souvent plus long parce qu'on doit rechercher beaucoup plus d'informations que sur un marché du travail local que l’on connaît. Et il faudra expliquer à ses futurs employeurs beaucoup plus de choses qu’à un employeur français.
« Si je déménage de Brest à Montpellier, mon employeur comprendra tout de suite de quoi je parle si je lui explique que j'ai habité à Brest et que j’ai fait une formation à l'Afpa (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes). A l'étranger, je devrais donner beaucoup plus de détails. En quoi a consisté mon diplôme ? Qu'est-ce que c'est que l'Afpa ? », explique Catarina Cramer.
Les Français à Dubaï, les Français à Malte, les Français de l’étranger : il existe des dizaines de groupes de ce genre sur les réseaux sociaux non-professionnels et de forums. Il peut être intéressant de discuter avec d'autres ressortissants français sur ces réseaux non-professionnels qui auront peut-être des impressions et ressentis similaires aux nôtres.
Cela pourrait vous guider dans l'approche d'une nouvelle culture. Mais tout en gardant à l'esprit qu'il s'agit d'avis subjectifs.
Il peut être intéressant de discuter avec d'autres ressortissants français sur les réseaux sociaux et forums.
Le processus de candidature peut différer d’un pays à un autre, c’est important de s’approprier les codes du pays dans lequel on souhaite s’installer. « On ne devrait pas parler de CV en anglais mais des CV en anglais au pluriel puisque les Australiens et les Émiratis ne fonctionnent pas de la même façon », explique Catarina Cramer.
« Il y a des pays où c'est absolument exclu de mettre une photo dans son CV comme en Amérique du Nord alors que dans les pays du Golfe, c’est plutôt souhaité. »
L’Union européenne propose un outil pour réaliser son CV dans 31 langues, le CV Europass. Cela permet de gagner du temps si on postule dans plusieurs pays européens.
Il faut également vérifier si votre diplôme est reconnu dans le pays visé et si votre profession est réglementée comme c’est le cas en France pour les médecins ou les conducteurs de taxi.
Plusieurs structures proposent des services dédiés à la recherche d’emploi à l’étranger : France travail et son équipe mobilité internationale, l’Apec pour les cadres, le réseau Eures pour l’Europe uniquement, le CRIJ pour les jeunes, etc.
Ces structures ont plein d’informations à partager et des retours d’expériences sur les pays ou les dispositifs qui existent.
Concernant les offres d’emplois et les contacts, plusieurs possibilités s’offrent à vous : les sites généralistes comme Indeed, France travail, les sites spécialisés comme Workwide, les sites des entreprises, l’annuaire des Chambres de commerce et d’industrie. Vous pouvez également tenter votre chance dans le réseau des écoles françaises où 40 000 personnes travaillent.
Même si ce n’est pas forcément le plus agréable, il va également falloir réfléchir à votre retour : « En rentrant, il peut y avoir un choc culturel inversé. Et ma réalité de Français et mon quotidien vont me rattraper : où je vais loger ? Est-ce que je me réinscris à France travail, est-ce que je me réoriente ? Est-ce que mon expérience à l’étranger me donne des droits à la retraite en France ? », dit Solenn Roussel.
« C'est très difficile de se projeter sur le retour alors qu’on commence à vivre son expérience à l’étranger. Mais ça peut être bénéfique d’identifier au moins une structure pour faciliter son retour. »
Wwoofing, PVT, VIE : les programmes pour partir à l’étranger Des programmes existent pour faciliter les expériences professionnelles à l’étranger, notamment pour les jeunes. Attention, il ne s’agit pas d’emploi à proprement parler, les conditions de rémunération ne sont donc pas les mêmes. Le volontariat international en entreprise (VIE) et le volontariat international en administration (VIA) sont des services civiques effectués à l’étranger. Ils s’adressent aux personnes de 18 à 28 ans. Chaque année, 10 000 jeunes sautent le pas. Le programme vacances travail (PVT) permet d’obtenir des visas temporaires simplifiés qui permettent de travailler à l’étranger. Ils sont accessibles aux personnes de 17 à 30 ans, voire 35 ans pour certaines destinations. A ce jour, la France a noué des accords avec une quinzaine de pays (Argentine, Australie, Corée du Sud, Nouvelle-Zélande, etc.). Lire notre article : Programme vacances travail : faciliter la mobilité des jeunes à l’étranger Le Wwoofing permet d’obtenir une première expérience en ferme. Les Wwoofeurs s’engagent à aider leurs hôtes dans les tâches quotidiennes. En échange, ils sont logé·es et nourri·es sur place. Il est possible d’aller dans 130 pays. Lire notre article : Le Wwoofing, un moyen de tester le quotidien d’une ferme |
Les pages de France travail dédiées à la mobilité internationale
Une mine d’info proposé par le réseau Info jeunes
Le guide du CIDJ (Centre d'information et de documentation jeunesse) sur la recherche d’emploi à l’étranger
Le site du Ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative dédié aux voyages à l'étranger