Caroline Fernandez, ingénieure cybersécurité

Caroline Fernandez, ingénieure cybersécurité

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Caroline Fernandez, ingénieure cybersécurité

Après un début de carrière dans la comptabilité, Caroline Fernandez s’est reconvertie dans la cybersécurité. Aujourd’hui, elle étudie les malwares et le milieu cyber-criminel pour savoir comment s’en protéger.

Portrait de Caroline Fernandez
Caroline Fernandez, ingénieure cybersécurité chez Glimps © Région Bretagne

A 37 ans, Caroline est analyste malware CTI (cyber threat intelligence) chez Glimps à Cesson-Sévigné. « Je joue avec des virus pour comprendre comment ils fonctionnent, les dégâts qu’ils peuvent occasionner et comment s’en protéger », explique-t-elle. « Un malware raconte une histoire et il y a plusieurs manières d'écrire cette histoire. Pour vraiment décortiquer le code malveillant, on va faire du reverse engineering. Ça va nous permettre de déterminer à quelle famille il appartient. ». Elle réalise également un important travail de veille pour comprendre le milieu cyber-criminel. « Aujourd’hui, les attaquants se mettent beaucoup en avant, ils ne restent pas forcément cachés comme on peut le penser. On a plusieurs grands groupes qui sont très connus comme Lockbit. Ils louent même leurs malwares à d’autres hackers », nous raconte-t-elle.

De la comptabilité… à la cybersécurité

Rien ne prédestinait à priori Caroline Fernandez au monde de la cyber. Après un BEP et un bac pro, elle commence à travailler dans le domaine de la comptabilité. C’est à la suite de la perte de son emploi en 2012, qu’elle envisage une reconversion. « La réparation, c'était mes premiers pas vers l'informatique : ouvrir, changer des disques, etc.  Je voulais savoir comment était constituée cette drôle de machine sur mon bureau », explique-t-elle. Elle s’inscrit à l’école Aston (Arcueil, 94) pour y suivre une formation de technicien support. « Au moment de me reconvertir, je ne connaissais pas la cyber. Après 6 mois de formation, je voulais en savoir plus », dit-elle.  Elle enchaine alors les formations : administratrice système et réseaux puis responsable de la sécurité des systèmes d'information spécialité sécurité & hacking. Elle a désormais un diplôme de niveau bac +5.

Je joue avec des virus pour comprendre comment ils fonctionnent, les dégâts qu’ils peuvent occasionner et comment s’en protéger.

Première expérience à la police judiciaire

Un mois seulement après la fin de sa formation, elle commence un nouveau poste à la sous-direction de la police judiciaire de Nanterre (92). « J’étais là pour tenter de savoir comment les criminels étaient entrés et qui était derrière l’attaque », explique-t-elle. Elle y restera six ans avant que la crise sanitaire ne passe par là. « Comme beaucoup, j’ai craqué après le Covid : la vie en appartement, le bitume, etc. Il fallait que je parte de là. J’ai cherché dans plusieurs villes mais Rennes était plus appropriée pour travailler dans la cyber », dit-elle.

La cyber, milieu très masculin

Caroline Fernandez évolue dans un milieu très masculin : il y a à peine 11% de femmes qui travaillent dans la cybersécurité. « Quand j'étudiais à Aston, j'étais la seule fille de l'école pour 20 à 25 élèves. Bizarrement, les garçons me prenaient sous leur aile, m’intégraient beaucoup dans les travaux de groupe, c'était une belle surprise », affirme-t-elle. Même situation quand elle commence à travailler « Au début, c'est vrai que ça surprenait les clients : quand ils appelaient le support et qu’ils tombaient sur moi, ils se demandaient s’ils n’étaient pas à l’accueil. Dans mon poste actuel, je ne vois pas de différence : c’est pas les filles d’un côté, les garçons de l’autre, on travaille tous ensemble dans le même but », dit-elle. 
Plus de dix ans après sa reconversion, Caroline Fernandez est toujours satisfaite de son choix : « Je fais au quotidien quelque chose qui me passionne. Et dès que je sors du travail, commence mon autre vie, celle avec ma famille », explique-t-elle.

Parité dans l’ingénierie : des disparités persistent

En Bretagne, plus de la moitié des étudiant∙es sont des femmes. Mais si on regarde les effectifs des formations d’ingénieur∙es ou les CPGE  (classes préparatoires aux grandes écoles) scientifiques, seule 1 personne sur 3 est une femme. [1]
Déjà au lycée, la parité n’est pas au rendez-vous : en filière générale, les filles sont sous-représentées dans toutes les matières scientifiques, à l’exception de la SVT. 

 

[1] Vers l'égalité femmes-hommes ? Chiffres clés, ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche

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