Amélie Lurton, ingénieure conception & développement

Amélie Lurton, ingénieure conception & développement

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Amélie Lurton, ingénieure conception & développement

Amélie Lurton est ingénieure conception & développement chez le fabricant d’implants intraoculaires, Cristalens industrie (Lannion). Passionnée par son travail, elle ne compte pas ses heures. 

Portrait d'Amélie Lurton
Portrait d'Amélie Lurton © Cristalens Industrie

Amélie Lurton a deux parents soignants mais ne voulait pas vraiment faire d’études de santé. Devenue ingénieure, elle est désormais salariée dans une entreprise qui fabrique… des dispositifs médicaux. 

« Je travaille pour Cristalens Industrie, une entreprise qui conçoit, fabrique et commercialise des lentilles intraoculaires pour la chirurgie de la cataracte. C’est l’opération la plus pratiquée dans le monde. Elle consiste à remplacer une partie de l’œil appelé le cristallin par une lentille artificielle en plastique », explique-t-elle. Son entreprise a beaucoup grandi depuis son arrivée en 2019, passant de 65 à environ 130 personnes. Les lentilles intraoculaires produites à Lannion sont vendues partout dans le monde.

Son métier au quotidien consiste à travailler sur les performances des implants et participer aux dossiers d’agrément en collaboration avec les services qualité et réglementaire. « La santé est un secteur très particulier et réglementé. Il faut apporter la preuve que le dispositif médical va convenir au patient. Ça veut dire qu’il faut s'assurer du respect de l’ensemble des normes techniques : sur le produit lui-même, la stérilisation, les emballages... » En parallèle, Amélie encadre également une étudiante en thèse qui travaille sur les propriétés mécaniques des implants.

Évolution vers plus de concret

L’ingénieure de 27 ans devrait évoluer vers un nouveau poste prochainement, celui de responsable qualification. « Un poste ouvert en interne m’a été proposé. Le côté plus concret des procédés m'attire plus que la recherche fondamentale car il correspond plus à mon diplôme d’ingénieur généraliste. Dans notre domaine, entre le moment où l’on développe un concept et le moment où le produit est implanté chez le patient, il peut se passer 3 à 5 ans sur des innovations simples, 10 ans pour des innovations disruptives. » 

Invitée surprise, la nouvelle réglementation européenne « Medical device regulation » a eu un impact important sur son travail. « Tous les dispositifs médicaux européens qui existent devront de nouveau être soumis aux organismes notifiés d’ici 2027 pour avoir le droit de continuer d'être mis sur le marché. C'est un énorme chantier européen, il faut tout reprouver ». 

Cette réglementation a également demandé à l’ingénieure de travailler davantage en anglais. « On a été obligé de passer toute notre documentation en anglais. C’est un grand changement mais j'ai eu la chance d'avoir été amenée à parler anglais dans mon école [d’ingénieurs]. »

Se garder un maximum de portes ouvertes

Amélie Lurton a grandi dans une famille de scientifiques, ses parents ont tous les deux faits des études de pharmacie. « Je n’ai pas eu de révélation, pour moi, c’était une évidence d’aller vers des études scientifiques. » Elle passe donc un bac dédié aux sciences avant d’intégrer l’Ecam, une école d’ingénieurs généraliste basée à Rennes. « Je ne savais pas précisément ce que je voulais, ça me permettait de garder un maximum de portes ouvertes », explique-t-elle. 

« Honnêtement, avant mes études, je ne pensais pas que l’ingénierie était aussi large. Avec le même diplôme, j’ai un ami qui fait de la maintenance sur les centrales nucléaires, un autre qui fait de l'informatique pour des applications bancaires et moi dans la santé. »

Quand on voit le patient qui a notre produit implanté dans l'œil, ça donne un sens à notre travail quotidien.

Rendre la vision aux gens

C’est un stage qui a amené Amélie Lurton à intégrer l’entreprise d’implants oculaires. « J’ai répondu à une offre de stage partagée via le réseau de mon école et j'ai été embauchée directement à la fin de mes d'études. […] Donc je n’ai pas vraiment ressenti la transition entre l’école et la vie professionnelle. »   
 

Amélie Lurton ne le cache pas : elle adore son travail et ne compte pas ses heures. « Je suis très fière de mon métier parce qu'on rend la vision aux gens. Pour être allée en bloc opératoire, quand on voit le patient qui a notre produit implanté dans l'œil, ça donne un sens à notre travail quotidien. »

Aussi, quand on lui demande où elle se voit d’ici quelques années, la réponse n’étonne pas vraiment : « Je vais bientôt changer de poste. J'ai plein de choses à construire et notre entreprise continue de se développer[…] Si ça me plait toujours, dans dix ans, je suis toujours à mon bureau, le même que celui que j’avais quand j’étais en stage, avec de nombreux nouveaux projets. »

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