Feriel Abderrahmane, doctorante en génie électrique
Feriel Abderrahmane, doctorante en génie électrique
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Sommaire du dossier
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- Giulia Sacco, chercheuse au CNRS
- Lucie Cazard, élève en école d’ingénieurs
- Feriel Abderrahmane, doctorante en génie électrique
- Caroline Fernandez, ingénieure cybersécurité
- Sandrine Thuillier, professeure des universités en mécanique
- Amélie Lurton, ingénieure conception & développement
- Comment entrer en école d’ingénieurs ?
- Comment devenir enseignant·e ?
- Carte des écoles d’ingénieurs de Bretagne
Feriel Abderrahmane, 25 ans, est doctorante à l’Institut de recherche de l’École navale. Arrivée en France il y a quelques années, elle travaille désormais sur un projet qui vise à rendre autonome électriquement l’ile d’Ouessant.
Son ambition, « faire avancer le monde », ne serait-que ce que « d’un millimètre ». A 25 ans, Feriel Abderrahmane est doctorante à l’Institut de recherche de l’École navale (IRENav) en partenariat avec l’Estia (École supérieure des technologies industrielles avancées).
Elle étudie le génie électrique, et plus particulièrement, les zones isolées électriquement. « En France, on a des zones qui ne sont pas reliées aux réseaux continentaux, comme les iles. L’objectif de ma thèse est de rendre ces zones autonomes électriquement en utilisant des énergies qui sont présentes sur place (éolien, marémotrice, etc.) », raconte-t-elle. Son cas d’études est l’ile d’Ouessant, pour laquelle 93% de l’énergie utilisée est issue du diesel. Aujourd’hui, de gros générateurs tournent quotidiennement, pour subvenir aux besoins des habitant·es, qui sont totalement dépendants de l’extérieur.
Son parcours scolaire a commencé bien loin de la Bretagne. Jusqu’à la licence, elle étudiait encore en Algérie où elle a grandi. « Pour mes études, j’avais le choix entre l’Espagne, le Canada francophone et la France. J’ai tenté la France en premier », explique-t-elle. Il faut dire que la jeune doctorante connait bien l’hexagone : famille présente sur place, vacances, parents bilingues, etc. « A l’école, les maths et la physique était déjà en partie en français », explique-t-elle.
Débute alors un long parcours. Première étape, le test de connaissance du français (TCF). Il faut ensuite préparer un dossier via Campus France et candidater à des universités. S’il est accepté, c’est au tour de la demande de visa, qui nécessite de remplir certaines conditions : avoir des garants, de l’argent sur un compte et un hébergement à moins de 80 km du lieu d’études. « J’ai commencé les démarches en décembre pour septembre », confie Feriel.
Après un master Automatique et systèmes électriques à Lille puis un stage à l’université Gustave Eiffel de Lyon, elle postule à une thèse de l’IRENav. « Mon premier choix portait sur les vieillissements des batteries. Avec le recul, je suis plus intéressée par mon sujet de recherche actuel », explique-t-elle.
Très tôt, Feriel préfère déjà les sciences au détriment de la littérature ou de l’histoire qui ne l’intéressent pas. « Entre mes 5 et mes 6 ans, je passais beaucoup de temps au garage de mon père, j’aimais ça. Avec lui et mon petit frère, on faisait aussi des équations et des énigmes à la maison », raconte-t-elle.
Pour autant, Feriel avait une image peu reluisante de la recherche. « Pour moi, une doctorante, c’était quelqu’un qui ne faisait que travailler et qui n’avait pas de vie sociale. Mais c’est faux. […] J’ai la chance d’avoir des personnes très bienveillantes au travail qui me donnent le temps nécessaire pour remplir mes objectifs », dit-elle.
Pour Feriel, il ne s’agit pas seulement d’exercer un métier. « J’ai été impressionnée par la personne qui m’a initiée à la recherche à l’université de Bejaïa. L’idée d’avoir ses travaux publiés et d’apporter quelque chose à l’humanité me réjouissait », confesse-t-elle. Pour autant, la recherche se déroule sur un temps long et beaucoup de pistes peuvent être des coups d’épée dans l’eau. « Il faut être conscient qu’on va faire des choses qui ne vont mener à rien. On peut avoir des résultats fantastiques ou bien le contraire. Si je teste une piste qui ne fonctionne pas, je me dis qu’il faut que je la partage parce qu’il y a forcément quelqu’un qui voudra essayer d’explorer la même. Ce n’est jamais une perte de temps », explique-t-elle.
Parité dans les sciences : des disparités persistent En Bretagne, on trouve autant de femmes que d’hommes qui étudient les sciences. Pour autant, de fortes disparités existent selon les disciplines et cadres de travail : 70% de femmes en études de santé contre 31% dans les sciences fondamentales, 21,7% dans la recherche en entreprise contre 40% dans la recherche en administration. [1] Déjà au lycée, la parité n’est pas au rendez-vous : en filière générale, les filles sont sous-représentées dans toutes les matières scientifiques, à l’exception de la SVT. |
[1] Rapport d'activité et de développement durable, Région Bretagne, 2021