Intermédiateur/trice lsf
- Synonyme : médiateur/trice intralinguistique et interculturel/le LSF-français
- Métiers associés : Interprète français / lsf (langue des signes française)
Pendant une conversation entre 2 interlocuteurs, directement en LSF (langue des signes française) ou par le biais d'un ou d'une interprète français/LSF, les intermédiateurs sont des tiers facilitant la communication. Ils interviennent dans l'échange suivant la compréhension de chacun pour reformuler les propos et garantir l'autonomie de tous. Les intermédiateurs peuvent aussi recevoir seuls leurs interlocuteurs, avant ou après un rendez-vous, pour préparer la situation, appréhender les difficultés à venir, rassurer, donner des informations complémentaires de nature culturelle ou linguistique.
Les intermédiateurs préparent leur intervention en récoltant des informations auprès de leurs collègues, des professionnels, et des interlocuteurs. Ils préparent la stratégie de communication à mettre en place avec l'interprète français/LSF. Pendant l'intervention, ils se présentent, expliquent leur mission et organisent le placement de chacun. Ils proposent des outils de communication supplémentaires si nécessaire, et s'assurent de la bonne compréhension par tous les interlocuteurs. Après l'intervention, ils peuvent être amenés à faire un bilan de la situation de communication avec l'interprète français/LSF. Si besoin, ils peuvent participer à des entretiens avec d'autres professionnels, pour assurer une meilleure compréhension de l'échange passé par l'usager demandeur.
Les intermédiateurs peuvent travailler en équipe ou seuls, en fonction des situations et des besoins. En binôme, ils travaillent majoritairement avec des interprètes français/LSF. Ils exercent seuls lorsqu'il faut sensibiliser des professionnels, ou expliquer certaines informations aux personnes accompagnées. Ils doivent s'adapter à différents profils d'usagers et de professionnels, sourds ou entendants.
Les intermédiateurs sont très autonomes. Ils gèrent seuls leurs missions et leurs organisations : gestion du temps d'intervention, du temps de déplacement, de la fatigue, etc. Ils sont responsables de la bonne communication entre tous les intervenants et garantissent la fluidité d'une conversation.
Les intermédiateurs travaillent dans un bureau pour préparer les interventions, mais la majorité du travail se fait en extérieur, dans toutes les situations et dans tous les lieux nécessitant une intermédiation. Leurs horaires peuvent parfois se prolonger en soirée ou durant les week-ends si nécessaire.
Être intermédiateur ou intermédiatrice nécessite de nombreuses compétences dont la connaissance de la culture sourde et entendante, une excellente maîtrise de la LSF (au moins le niveau C1 du CECRL-Cadre européen de référence pour les langues) et du français, l'utilisation variée d'outils de communication... Cela suppose de bonnes capacités de reformulation dans les 2 langues et les 2 cultures.
Lors d'échanges, les intermédiateurs gèrent les situations (stress, conflit...) et les échanges (attitudes, regards, etc.). Ils garantissent la bonne participation des interlocuteurs sans jamais se mettre à leur place. Les intermédiateurs travaillent en étroite collaboration avec les interprètes français/LSF. Tenus au secret professionnel, ils appliquent également les principes de neutralité, d'impartialité et de respect des propos de tous les intervenants.
Les intermédiateurs sont bienveillants et empathiques. Pendant les échanges, ils savent se montrer disponibles et patients. À l'écoute de leurs interlocuteurs, ils font preuve de diplomatie et de pédagogie pour faciliter la communication.
Le métier est accessible avec un bac + 5, préparé à l'Université Toulouse-Jean Jaurès.
Niveau bac + 5
Master traduction et interprétation, parcours LSTIM (langue des signes, traduction, interprétation et médiation linguistique), option médiation
Variable en fonction du lieu et du statut d'exercice
La demande en intermédiateurs et intermédiatrices étant très forte, leur insertion professionnelle est donc assez facile. L'activité est historiquement née au sein des UASS (unités d'accueil et de soins pour les patients sourds en langue des signes), mais commence à croître en dehors de ces dispositifs, pour répondre aux situations administratives, judiciaires, médicales, etc.
Les jeunes diplômés peuvent travailler au sein d'une UASS, rejoindre une structure externe, ou développer leur propre activité. La majorité des intermédiateurs travaille dans une structure hospitalière, en étroite collaboration avec les autres équipes de l'établissement. D'autres lieux d'exercice sont encore possibles : structures externes avec intervention à domicile, dans les administrations, les tribunaux, les prisons et les maisons d'arrêt, les services psychiatriques et sociaux, chez des professionnels de la santé, du droit, de la finance, etc. ou dans un service spécialisé d'intermédiation.