Interpréter le sens global
L'interprète français/LSF interprète les échanges en simultané entre des personnes sourdes qui s'expriment en LSF et des personnes entendantes qui s'expriment en français. La langue des signes n'est pas universelle, il existe de nombreuses langues des signes à travers le monde ainsi que des variantes régionales comme pour toute langue. L'interprète ne traduit pas mot à signe (ou signe à mot) mais interprète le sens global des discours, respectant la grammaire spécifique propre de chaque langue. Ainsi, en plus des langues, la maîtrise des deux cultures est essentielle.
Des missions plus ou moins complexes
Comme tout interprète, l'interprète français/LSF doit se concentrer pendant toute la durée de son intervention. Selon la complexité des situations, la durée ou le nombre de personnes présentes, l'interprète français/LSF exerce en autonomie, à 2, voire plus. Les interprètes se relaient alors toutes les 15 à 20 minutes. Les interprètes peuvent travailler seuls au maximum durant 2 heures consécutives. Au-delà d'1 heure, une pause en milieu de prestation est nécessaire pour maintenir la qualité de l'interprétation.
Une préparation importante
La LSF permet de tout traduire. Ainsi, l'interprète peut traduire un discours politique ou une conférence, un cours de gestion ou de physique, une conversation familiale ou une négociation avec un banquier. L'interprète français/LSF doit donc soigneusement préparer son intervention pour bien maîtriser le vocabulaire et les principales notions liés au contexte de la conversation. Il ou elle doit également chercher à disposer d'informations en amont, sur les éventuels enjeux et les intentions des personnes en présence, par exemple.
Co-interprétation
La co-interprétation se fonde sur un binôme constitué d'un interprète (entendant) traduisant depuis le français vers la LSF, et un autre interprète (sourd) retraduisant depuis la LSF vers une LSF plus idiomatique. Objectif : permettre à l'interprète sourd de transmettre (ou reformuler) lui-même les échanges de manière plus idiomatique en LSF au public sourd. Cette pratique nécessite une formation complémentaire pour être réalisée de façon optimale.
Interprétation et surdicécité
Les interprètes français/LSF peuvent être amenés à interpréter pour des personnes sourdaveugles (plus ou moins non-voyantes et plus ou moins sourdes) nécessitant un aménagement de la LSF visuelle qui devient plus cadrée, voire qui passe en tactile. Cette expertise nécessite une formation complémentaire pour être réalisée de façon optimale.
Interprétation et intermédiation
Les interprètes français/LSF peuvent interpréter en collaboration avec un intermédiateur ou une intermédiatrice en LSF, lorsque la situation l'exige. Par exemple, en présence de publics spécifiques comme des locuteurs d'une autre langue des signes, des personnes âgées, des personnes avec handicap associé, etc.
Des lieux d'exercice variés
L'interprète français/LSF répond à différentes demandes, rarement identiques d'une semaine à l'autre, voire d'un jour à l'autre. Il ou elle intervient en présentiel sur différents lieux (établissements scolaires, entreprises, familles, chaînes de télévision, tribunaux, hôpitaux, commissariats de police, musées...) ou à distance (visio-interprétation via une webcam et des logiciels dédiés).