Une traduction spécifique
En LSF (langue des signes française), la traduction français écrit/LSF est délivrée sous forme de vidéo appelée la LS-vidéo. Celle-ci peut être considérée comme la forme écrite de la langue des signes. Une formation spécifique, une maîtrise fine des langues et de la culture sourde, et de l'expérience sont nécessaires pour garantir la lisibilité pour le public sourd (gestion des angles, adaptation de l'expressivité, maîtrise du rythme, adaptation au contenu visuel du support dans lequel sera intégré la vidéo, etc.).
Un travail d'adaptation culturelle
La traduction français écrit/LSF consiste à traduire un texte écrit (qui peut être des sous-titres) en LSF, en respectant le sens, l'intention et le style d'origine mais en réalisant des adaptations culturelles. Le traducteur ou la traductrice français écrit/LSF sait analyser un texte écrit et le traduire en LS-vidéo, devant une caméra, en veillant à ce qu'il soit compréhensible par les lecteurs sourds. Il ou elle traduit le sens du discours en portant une attention à la construction du texte ou à sa présentation, sans traduire mot à mot. Le traducteur ou la traductrice français écrit/LSF doit travailler de façon très précise et minutieuse.
Une déontologie à respecter
Le traducteur ou la traductrice français écrit/LSF doit respecter plusieurs règles de déontologie semblables à celles suivies par les interprètes français/LSF. Dans le respect du secret professionnel, il ou elle fait preuve de neutralité et d'impartialité dans sa traduction, tout en restant fidèle au message d'origine qu'il ou qu'elle peut réorganiser (notamment dans l'enchaînement des idées d'un texte source), se détachant ainsi du français pour mieux suivre la logique de la LSF.
Dans un bureau et en studio
Les traducteurs français écrit/LSF travaillent dans un bureau, afin de préparer leur traduction de manière optimale. Ils ont recours à des sources diverses via le Web ou des livres, des revues, etc. Ils ont aussi besoin d'un studio de tournage équipé permettant de sélectionner au mieux le fond coloré, la luminosité, la qualité d'enregistrement, et d'éviter les parasitages lors de l'enregistrement. Ce studio peut se situer chez les clients ou dans les locaux d'un service de traduction. Dans certains cas, la traduction peut être enregistrée en dehors du studio. L'usage d'un prompteur permet au traducteur ou à la traductrice d'avoir un aide-mémoire, afin de ne pas tout apprendre par coeur, même si une bonne mémorisation est de rigueur.
Un travail d'équipe au service des clients
Le traducteur ou la traductrice français écrit/LSF travaille en binôme (avec un/e traducteur/trice, un/e interprète, un/une collègue intermédiateur/trice, un/e auteur/trice...) dès la préparation du travail, au moment du tournage, une fois la traduction enregistrée, et/ou entre chaque phase de traduction. La présence d'un binôme est indispensable pour garantir la qualité de la prestation. Le travail étant réalisé pour des clients, le travail en duo peut réduire le temps de travail, permettant ainsi de respecter les délais des commandes.
Un emploi du temps à équilibrer
Quand un traducteur ou une traductrice travaille 35 h/semaine, il ou elle équilibre son emploi du temps entre la préparation, la traduction, la post-édition, etc., en fonction de son carnet de commandes. Cette répartition peut, par exemple, comporter 60 % de temps de préparation et 40 % de temps de tournage. Il ou elle peut être salarié/e d'un service de traduction, d'interprétation, ou être à son compte. Dans ce cas, il ou elle consacre une partie de son temps à la gestion et au suivi administratifs. Selon son statut, ses responsabilités et son degré d'autonomie sont différents.