Les aides financières à la création d’entreprise

Les aides financières à la création d’entreprise

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Les aides financières à la création d’entreprise

Selon l’activité créée, lancer une entreprise peut nécessiter un investissement financier important. En plus des fonds propres et des prêts bancaires, de nombreux autres financements existent. Au-delà de leur montant, ils viennent confirmer la solidité du projet auprès des partenaires.

Les aides financières à la création d'entreprise
Les aides financières à la création d'entreprise © AdobeStock

Prêts d’honneur, campagnes de financement participatif, garanties d’emprunt, les financements d’une création d’entreprise, en dehors des fonds propres et des prêts, peuvent prendre des formes très variées et représenter de 5 à 20% du financement global. Les fonds propres représentent en moyenne 20 à 30% et les prêts bancaires 60 à 70%1.


Au-delà de leur importance, ces financements viennent renforcer l’image de l’entreprise et peuvent déclencher des financements bancaires. « Lorsque les porteurs de projets vont chercher des aides financières auprès d’une structure, ça permet de faire effet levier par rapport aux banques, affirme Nathalie Lahellec, de la CCI Ille-et-Vilaine. Les porteurs de projet, qui passent sur les plates-formes Initiative, doivent pitcher leurs projets devant des membres du comité, ils se font questionner, c’est un petit challenge pour eux. Quand ils passent cette étape, cela rassure le banquier. » 


Un constat également partagé par Festim Shala, responsable du pôle Entrepreneuriat chez France Active Bretagne : « Cela vient confirmer la solidité du projet. (…) Le fait que le dossier soit confronté à des avis extérieurs, aux différents jurys, démontre sa cohérence. Si un projet passe par plusieurs comités de décision, comités de financement qui donnent leur accord, le banquier accueille plus favorablement celui-ci par rapport à un dossier qui n’a pas eu d’avis extérieurs. Les comités d’engagement, au-delà d’octroyer des financements, ont un rôle d’analyse, de conseil et de mise en réseau. »


Petit tour (non exhaustif) des aides accessibles en Bretagne. Chacune peut être soumise à des conditions d’accès spécifiques qui sont décrites sur les sites des structures ou peuvent être précisées lors de rendez-vous avec des conseillers ou conseillères.

Prêts d’honneur

Différentes structures, selon le profil du créateur ou de la créatrice, l’activité créée ou le lieu, peuvent proposer des prêts d’honneur. Il s’agit de prêts sans intérêts ni garanties à titre personnel que le porteur de projet s’engage à rembourser « sur l’honneur ». Ce type de prêt vient compléter un prêt bancaire et permet ainsi de diminuer le montant de l’endettement.  En Bretagne, les porteurs de projets peuvent se tourner, entre autres, vers :
•    le Réseau Initiative Bretagne : de 1 500 à 30 000 euros selon le lieu et les projets examinés.  Pour les reprises d’entreprise, il existe également le dispositif Bretagne reprise initiative transmission (BRIT).
•    le Réseau Entreprendre Bretagne : 15 à 45 000 euros pour des projets de création ou reprise, avec création d’emplois.
•    BPI France
- de 1 000 à 8 000 euros en prêt d’honneur solidaire. Ce dispositif est délégué par BPI France aux réseaux Adie, France Active Bretagne et Initiative Bretagne.
- de 40 000 à 650 000 euros via le contrat de développement transmission pour des reprises de PME.
•    l’Adie : prêt solidaire et prêt d’honneur à taux zéro pour des personnes n’ayant pas accès au prêt bancaire.

Financement participatif

Le financement participatif ou crowdfunding a le vent en poupe depuis quelques années. Il met en relation, via une plateforme web, des porteurs de projets et des personnes souhaitant investir. Ce financement peut prendre différentes formes. La plus connue est celle de la pré-vente ou don avec contrepartie (objet, livre, entrée pour un spectacle, goodies, etc). 
Quand le financement atteint un certain palier, le projet est lancé et le créateur s’engage à fournir certains produits en fonction du don financier initial. Pour des montants plus importants, le financement participatif peut également permettre de financer une participation aux fonds propres de la société ou un prêt avec intérêt. Différentes plateformes nationales (KissKissBankBank, Ulule…) existent mais également bretonnes comme Tudigo, Kengo ou encore Gwenneg.

Fonds d’investissement

Certaines structures peuvent participer au capital de l’entreprise sous différentes formes. Ces aides peuvent être limitées dans le temps et ne peuvent pas représenter la totalité du capital de l’entreprise créée. En Bretagne, Bretagne Capital Solidaire, Breizh Invest PME Jeunes Entreprises, les business angels ou encore les Cigales de Bretagne proposent ce type d’aides.
Le montant des investissements peut varier de quelques milliers d’euros pour les Cigales à plusieurs centaines de milliers d’euros pour Breizh Invest PME ou le fonds Breizh Up, codoté par la région Bretagne. 
 

Aide des collectivités

Les collectivités (mairies, intercommunalités, etc.) peuvent également proposer des aides directes sous forme de subventions, mais aussi indirectes via la mise à disposition de locaux gratuitement ou contre un loyer très bas, par exemple. « Chaque collectivité a ses spécificités, explique Festim Shala. Selon l'endroit où on s'installe, il faut toujours aller se renseigner auprès de la collectivité. Certaines fois, il n’y a pas d’aides mais l'idée principale, c'est d'aller se renseigner auprès de toutes les structures de l'accompagnement qui auront une lecture plus fine de la manière dont les dispositifs se déclinent sur le plan local. Plus on va prendre contact, plus on va avoir d'informations. Et si toutefois, il y a une subvention ou un prêt qui peut faciliter l'installation, on en aura connaissance si on se renseigne le plus possible. »

 

Garantie : un levier pour accéder au prêt bancaire


Ce dispositif ne constitue pas à proprement parler un financement. Le fonds de garantie apporte sa caution pour une partie du prêt effectué par le créateur. Cela peut faciliter l’accès au prêt. Les risques financiers sont alors partagés entre cette structure et la ou les banques. Cela permet également de limiter le risque personnel pris par le porteur de projet en cas de non-remboursement. En Bretagne, différents organismes peuvent intervenir en garantie d’emprunt.


Certains comme BPI France donnent délégation aux banques pour mobiliser la garantie quand d’autres, comme France Active Bretagne, interviennent directement via des comités d’engagement, composés de professionnel·les, qui rencontrent les entrepreneur·es. La Siagi et la Socama (interne à la Banque Populaire Grand Ouest) peuvent aussi être sollicités. 
 

1 Créer ou reprendre une entreprise, 2023-2024, CCI Bretagne

Pour aller plus loin
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